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ГРАММАТИКА. Обстоятельственные дополнения
Обстоятельственные дополнения
(Les complé ments circonstanciels) (см. Урок 56)
Обстоятельственные дополнения обозначают " обстоятельства" (времени, места, причины и т.д.). Они обычно выражены существи- тельным с предлогом, и отвечают на следующие вопросы:
Où?
D'où? Par où?
| Il habite à Paris;...en France; II habite [quai de Conti: sans pré position]. 11 est revenu de Paris;... de France. Ilest passé par Moscou.
| Обстоятельства (место)
| Quand? Depuis quand?
Pendant combien de temps?
| Ilest parti à Pâ ques. Ilpartira dans dix jours.Il voyage depuis trois jours; [il est parti ily a trois jours]. Ila voyagé pendant dix mois, ou [il a voyagé dix mois].
| (время)
| Avec quoi? Comment?
| Il mange avec une fourchette, sans fourchette. Ila voyagé en auto;... par le train; II est parti avec plaisir, sans plaisir; II pleut à torrents.
| (способ действия)
(образ действия)
| En quoi? avec quoi?
| Ces maisons sont faites en pierre, avec de la pierre.
| (материал)
| Avec qui?
| Ila voyagé avec un ami, sans ami.
| (сопровождение)
| A cause de quoi?
| Il pleure de joie.
| (причина)
| Pour qui?
| 11 travaille pour ses enfants.
|
| En vue de quoi?
| Il travaille pour son plaisir.
| (назначение. целъ)
| Malgré quoi?
| Il sort malgré la pluie.
| (противопостав- ление)
| Combien coû te?
| [J'ai acheté ce livre 5 nouveaux francs.]
| (цена)
| ... pè se?
| [Cette auto pè se 1.200 kilos.]
| (вес)
| ... mesure?
| [Le couloir mesure 10 mè tres ]
| (длина)
|
LE CANOT DE SAUVETAGE (m.)
La tempê te faisait rage'; la pluie, tombant à torrents2, se mê lait au vent qui hurlait sur la mer dé monté e. Les vagues grises, coiffé es d'é cume (f.), s'é crasaient contre les rochers (m.) de la cô te. Grâ ce à Dieu, depuis une heure, la flotille de pê che é tait rentré e; les pê cheurs avaient pré vu l'ouragan (m.), et, dè s le premier coup de vent, ils s'é taient mis à l'abri dans le port. Ils amarraient solidement leurs barques, accueillis par leurs femmes qui, tout inquiè tes, les attendaient sur le quai.
Tout à coup, le gé missement d'une sirè ne retentit. Là -bas, un chalu- tier, le gouvernail (m.) brisé 3, é tait entraî né vers les ré cifs (m.) et lanç ait un message de dé tresse (f.). Sans hé sitation (f.), malgré le danger, les plus hardis marins mirent le canot de sauvetage à la mer. Ils s'é lancè rent pour sauver d'une mort certaine l'é quipage du bateau en perdition. Du rivage, on les vit s'approcher du chalutier, lancer une amarre aux matelots en pé ril (m.), les sauver un à un. Il é tait temps: le dernier des matelots venait de sauter dans le canot de sauvetage, quand le chalutier s'ouvrit en deux avec un affreux craquement, et coula.
Примечания:
1. Бушевала, неистовствовала. On dit aussi: la bataille fait rage. — J'ai une rage de dents (trè s mal aux dents).
2. Потоками, как из ведра.
3. = complé ment circonstanciel sans pré position: ayant le gouvernail brisé.
УПРАЖНЕНИЯ
I) Вспомните слова, которые имеют приблизительно тот же смысл (= сино- нимы): des ré cifs; un matelot hardi; affreux; amarrer; accueillir; lancer.
II) (a) Укажите значение выделенных курсивом обстоятельственных допол- нений. На какой вопрос они отвечают? (quand? où? etc.) (б) Составьте короткие предложения со следующими дополнениями: à grand bruit; en petits groupes; les yeux baissé s; sans parler; avec un air joyeux.
III) Используйте данные ниже предложения и поставьте вопрос, начинаю- щийся с вопросительного наречия: (а) с помощью простой инверсии (Напр.: Le vent venait du nord = D'où venait le vent/): Les vagues s'é crasaient sur les rochers de la cô te. — La flottille é tait rentré e à cinq heures. — Ils amarraient solidement leurs barques. — On les vit du rivage. — Ils s'é lancè rent pour sauver l'é quipage, (б) Напишите те же вопросы, используя сложную инверсию в тех случаях, когда это возможно (Напр.: Le vent venait du nord = D'où le vent venait-il?)
IV) Используйте вопросительные предложения из упр. III и переведите прямой вопрос в косвенный (Напр.: Je ne sais pas d'où venait le vent, или. d'où le vent venait) Обратите внимание! В косвенном вопросе никогда не делается инверсия местоимения-подлежащего je, tu, и т.п. (Урок 50).
V) В следующих предложениях поставьте вопрос к дополнению; каждый вопрос должен начинаться вопросительным местоимением с предлогом (Напр.: Pierre assiste à l'arrivé e des pê cheurs = A quoi assiste Pierre?)
(а) С помощью простой инверсии: La pluie se mê lait au vent. — Les vagues é taient coiffé es d'é cume. — Elles s'é crasaient contre les rochers de la cô te. — Les pê cheurs é taient accueillis par leurs femmes. — Elles attendaient les pê cheurs avec leurs enfants. — Ils lancè rent une amarre aux matelots en pé ril,
(б) Напишите вопросы с помощью сложной инверсии в тех случаях, когда это возможно. (Напр.: A quoi Pierre assiste-t-il?)
VI) Составьтекороткие предложениясо следующими словосочетаниями- En auto; en province; en hiver; en bois; avec de l'acier; avec un camarade; avec joie; de plaisir; de marbre; de la campagne; pour huit jours; pour mon prochain voyage; malgré le mauvais temps. В конце каждого предложения укажитев скобках значение обстоятельственного дополнения.
(Напр.: Les hirondelles nous quittent en automne (le temps: Quand?)
ТЕКСТЫ ДЛЯ ЧТЕНИЯ: УРОКИ 52 — 57
L'É LECTRICIEN
[Vidal] arrê ta la camionnette, [au hasard], devant une des maisons de droite, qui é tait pré cé dé e d'une grille, d'un jardinet, et d'un perron. Il sonna.
Une petite bonne vint ouvrir, suivie presque aussitô t d'une dame assez forte, d'une cinquantaine d'anné es, en robe d'inté rieur, le ventre proé minent sous la ceinture.
«Qu'est-ce que c'est?» fit [Mme Nigeon] d'un ton ni rogue ni aimable.
Vidal ô ta sa casquette, et dit trè s poliment, avec des sourires: «Je suis entrepreneur d'é lectricité ambulant, madame. Ancien combattant, croix de guerre. Voici ma voiture. Je fais toutes les ré parations sé ance tenante, et mê me les petites installations. Quelquefois, ç a peut rendre service. L'avantage pour le client, c'est qu'il est dé barrassé tout de suite. Et je ne prends pas cher». Il tira une carte de sa poche: F. Vidal. «Je suis bien connu dans la ré gion».
La grosse dame acheva de descendre le perron, prit la carte, y jeta un coup d'œ il, la rendit, regarda tour à tour et plusieurs fois Vidal, le petit Charles, la camionnette, la chienne, qui elle-mê me se tenait fort correctement. Puis son visage s'ouvrit, et elle dit, avec des pauses:
«Oui... en effet... Ç a peut ê tre commode... Oui... c'est dommage... Nous avons fait faire un travail il n'y a pas longtemps... Nous avions attendu des semaines... Oui, c'est dommage... Mais j'y pense... je crois bien que la voisine d'à cô té... oui, je suis presque sû re... Ils m'en ont parlé hier encore. Ç a les arrangerait peut-ê tre bien. En tout cas, ils pourront discuter avec vous. Attendez une minute... Mathilde, je vais chez les gens d'à cô té. Fermez la porte si vous voulez, mais ne vous é loignez pas, car je n'ai pas de clef».
Elle alla sonner à la maison voisine, qui avait aussi une grille, un jardinet, et un perron. Elle fut introduite. On l'entrevit dans le vestibule, en conversation avec une autre dame d'environ son â ge.
Vidal paraissait trè s calme, mais Charles é tait fort anxieux2.
La grosse dame revint avec la voisine. Celle-ci fit connaî tre qu'elle avait en effet besoin d'un é lectricien, pour deux ré parations. L'une, qui é tait sans doute insignifiante, concernait un fer à repasser. L'autre devait ê tre un peu plus compliqué e. Depuis quelques jours, la lumiè re ne donnait3 plus dans la cuisine.
«Mon mari a changé la lampe, mais ç a n'a pas mieux marché. Ц a regardé aussi du cô té des plombs. Mais ce n'est pas ç a. Vous croyez que vous pourriez me faire les deux ré parations dans l'aprè s-midi?
— Oh! je le pense, madame. Peut-ê tre mê me avant la fin de l'aprè s-midi.
— Et cela me coû tera combien? — II faut que je voie le travail. Pour votre fer, il s'agit peut-ê tre seulement d'un mauvais contact, ou d'une rupture de fil à un bout. Ce sera une affaire de quelques minutes.
«En ce cas je ne vous prendrai presque rien (...). Pour votre é clairage de cuisine, cela dé pend. C'est peut-ê tre trè s peu de chose». (...).
Il commenç a par suivre de l'œ il la canalisation en hochant la tê te. Il monta sur l'escabeau qu'on lui avait apporté pour atteindre le fusible, qui é tait dans le vestibule. Il dé clara:
«Le plomb a encore sauté. Mais ce n'est pas lui qui est en faute».
Il remonta sur l'escabeau pour voir de prè s la douille de la lampe. Puis il examina l'interrupteur prè s de la porte. Avec une lame de canif il souleva en deux ou trois endroits la moulure qui cachait les fils. Il posa ici et là sa lampe-té moin. Les deux dames et une petite bonne le regardaient faire. Elles le trouvaient silencieux et sû r de lui comme un docteur. Charles l'admirait beaucoup.
Aprè s un dernier grimpage sur l'escabeau, pour inspecter la torsade de fil souple qui courait au plafond, il revint sur le sol, et dit avec une douce autorité:
«C'est toute la canalisation de votre cuisine qui est à revoir. Une grande partie du fil est hors d'usage, et se met en court-circuit. L'interrupteur aussi est à changer4.
— Mais cela va ê tre un trè s gros travail, dit la proprié taire avec effroi.
— Non. Les percements existent. Les moulures sont posé es... il y a peut- ê tre ç a et là un clou mal placé... l'installation a é té faite à la va-vite, mais il y a tout de mê me des morceaux qui sont bons. Comme fournitures nouvelles vous n'aurez guè re que du fil, l'interrupteur et un fusible.
— Ç a me coû tera combien?
— Ç a m'ennuie de vous faire un prix, madame, parce qu'alors il faut que je compte sur l'impré vu et que je majore un peu. Sinon, je vous compterai le temps de travail, et les fournitures, au plus juste. Moi, je suis persuadé que j'aurai fini dans quatre heures. Je compte sept francs5 de l'heure. Cela ferait vingt-huit francs. Il se peut que je m'en tire avec dix francs de fournitures: vingt-huit et dix, trente-huit. Si vous me demandez de vous fixer un prix d'avance, je suis obligé de vous dire
cinquante, à cause de l'impré vu. Autrement, vous ê tes à peu prè s sû re que ç a ne dé passera pas trente-huit, quarante.
— Et mon fer?
— Je ne vous compterai rien pour votre fer.
— Je vois que vous ê tes raisonnable. N'est-ce pas, madame Nigeon?
— Oh! trè s raisonnable! Le travail que nous avons fait faire il y a quelque temps nous est revenu6 bien plus cher en proportion. D'ailleurs il n'y a qu'à voir monsieur. Monsieur a l'air sé rieux et arrangeant.»
Vidal remercia d'un salut la grosse dame qui é tait devenue en si peu de temps [sa protectrice].
«Alors vous n'avez plus besoin de moi?» dit Mme Nigeon à sa voisine. «Au revoir, monsieur; au revoir, jeune homme. Bon travail!»
J. ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté.
Примечания:
1. Молодой ученик (подмастерье), сопровождающий Видаля.
2. Встревожен. Sens plus toit que inquiet = обеспокоен.
3. Не было света. Diffé rents sens du verbe donner, sans complé ment d'objet: Les arbres fruitiers ont bien donné cette anné e = ont beaucoup produit de fruits. — La lumiè re ne donne pas = ne produit aucun é clairage. — La fenê tre donne sur le jardin = s'ouvre sur le jardin. — II a donné de la tê te contre un mur = il a heurté, frappé un mur avec la tê te.
4. = L'interrupteur doit ê tre changé. Toute l'installation est à revoir = doit ê tre revue. L'é lectricien a aussi le fer à ré parer = doit aussi ré parer le fer. (Tournure qui n'est possible qu'avec des verbes transitifs directs.)
5. La scè ne se passe en 1938; les prix seraient bien plus é levé s aujourd'hui.
6. Обошелся относительно дороже.
AU PARDON1 DE SAINTE-ANNE-LA-PALUD,
EN BRETAGNE
C'est comme un dé filé d'idoles vivantes, surchargé es d'ornements lourds et d'é clatantes broderies. Les costumes sont d'une richesse, d'une somptuosité qu'on ne rencontre pas ailleurs, sauf peut-ê tre chez les Croates, en Ukraine et dans quelques pays d'Orient. Chaque famille conserve pré cieusement le sien, dans une armoire spé ciale qui ne s'ouvre qu'une fois l'an, pour le «dimanche de Sainte-Anne».
Le spectacle de ces femmes aux parures magnifiques, s'avanç ant de
leur allure majestueuse, en ce cadre é blouissant, parmi le chant des
litanies et le son voilé des tambours, est assuré ment une des plus belles
choses qui se puissent2 voir, et le souvenir qu'il vous laisse est de ceux
qui ne s'effacent jamais.
Vieilles ou jeunes, sveltes ou courbé es, les «veuves de la mer» dé bouchent du porche. L'œ il se fatiguerait à les3 vouloir dé nombrer elles sont trop. Elles ont soufflé leurs cierges, pour signifier qu'ainsi s'est é teinte la vie des hommes qu'elles ché rissaient. Elles passent discrè tes, les mains jointes, immé diatement suivies par les «sauvé s» De ces «sauvé s» d'aujourd'hui, combien n'en pleurera-t-on pas au pardon prochain comme «perdus»! Par un sentiment d'une touchante dé licatesse, ils ont revê tu pour la circonstance les effets4 qu'ils portaient le jour du naufrage, au moment où la sainte leur vint en aide et conjura en leur faveur le pé ril des flots Jadis, pour aioutei encore à l'illusion, ils poussaient le scrupule jusqu'à prendre un bain, tout habillé s, au pied des dunes, et assistaient à la «procession des vœ ux» le corps ruisselant d'eau de mer. Tous ces hommes chantent à haute voix. Leur allé gresse3 né anmoins demeure sé rieuse, presque triste.
...Le soir descend. Les croix, les banniè res viennent de rentrer à l'é glise. Aussitô t la dispersion commence. Les chariots s'alignent, s'é branlent, partent au grand trot de leurs attelages reposé s. Le torrent des pié tons s'é coule par toutes les issues. Le regard suit longtemps ces minces files sinueuses et bariolé es qui serpentent à travers champs et peu à peu s'é grè nent6 pour enfin disparaî tre derriè re les lointains assombris.
D'aprè s A. LE BRAZ, Au Pays des Pardons Примечания:
1. Прощение бретонский религиозный праздник Основная церемония — крестный ход, чтобы получить прощение за грехи (получить отпущение грехов)
2. Qui puissent se voir, qui puissent ê tre vues. Subjonctif dans une proposition relative, quand l'anté cé dent du pionom relatif est accompagné d'un superlatif
3 A vouloir les compter
4 Одежду, букв носильные вещи.
5 Радость, возвышающая душ\
6 Se dispersent comme des graines lancé es par le semeur
UN AMÉ RICAIN EN CROISIÈ RE
Les paquebots franç ais sont renommé s pour leur confort et leur excellente cuisine. Dans l'article ci-dessous un é crivain amé ricain commente, avec une spirituelle exagé ration, cette ré putation mondiale.
Le transatlantique Liberté, à bord duquel je vogue, est une vé ritable ville flottante, qui dé place 51.840 tonnes, ré parties comme suit: ' 2.123 tonnes de caviar, 3.540 tonnes de langoustes, 4.560 tonnes de foie gras, 5.896 tonnes de truffes, 6.543 tonnes de poulets de Bresse, 8.342 tonnes de sauce hojlandaise, 9.000 tonnes de petits fours1, le reste é tant constitué par un mé langé de salades et de crê pes Suzette2.
Comme'tous les navires franç ais, Liberté a deux é quipes d'officiers. La premiè re dirige le navire, de maniè re tout à fait satisfaisante d'ailleurs: la seconde a pour unique fonction de dé jeuner et dî ner avec les passagers.
Les maî tres d'hô tel à bord de Liberté, particuliè rement ceux des premiè res classes, ne ressemblent pas du tout aux maî tres d'hô tel franç ais ordinaires. Ils veillent à ce que le client ait toujours satisfaction, quel que puisse ê tre son dé sir3. Et si vous ne leur posez pas de colles4, vous perdez leur considé ration et ils acceptent votre pour- boire à contre-cœ ur.
C'est ainsi que, bien que plus de cent plats figurent chaque jour au menu, il est de bon ton de commander quelque chose qui n'y est pas. J'ai fait une forte impression à notre maî tre d'hô tel, le premier jour de la traversé e, en demandant pour le petit dé jeuner des foies de moineaux.
— Frais ou congelé s? m'a-t-il ré pondu sans sourciller.
— Panaché s5, ai-je dé cidé.
Il s'est pré cipité aussitô t vers les cuisines, gai comme un pinson6.
Malheureusement, le lendemain ma femme a commandé un plat qui é tait porté sur le menu et notre cote a immé diatement baissé... et j'ai entendu les garç ons qui murmuraient entre eux:
— Lui est trè s bien; mais elle, elle a commandé du pigeonneau sauté à l'armagnac, qui est marqué au menu.
— Ces Amé ricains, soupira le second, quand donc apprendront-ils à manger?
Le lendemain, ma femme essaya de commander encore d'aprè s le menu, mais cette fois je mis les pieds dans le plat6.
— Tu vas me faire le plaisir de commander quelque chose de spé cial, ou nous allons ê tre la risé e du navire.
— Mais, dit-elle, la truite meuniè re qui est sur le menu, me tente beaucoup.
— Alors, commandes-en une demain, quand elle ne sera plus sur le menu.
— J'en veux une aujourd'hui, dit-elle, avec un entê tement coupable. Le capitaine attendait prè s de notre table, patiemment. Finalement, ma femme se leva et dit:
— Je vais dî ner dans la cabine.
— C'est cela, hurlai-je, tu vas me ridiculiser aussi aux yeux du stewart de cabine! Ah! je savais bien que nous aurions dû prendre l'avion!
D'aprè s ART BUCHWALD Примечания
1. Птифуры, рассыпчатое печенье к чаю (не маленькие пирожные, как у нас)
2. Тонкие галеты с апельсиновым ликером.
3. Каким бы (трудноисполнимым) ни было его желание.
4. Каверзные вопросы (о кухне) разг.
5. И так и так, смешанные.
6. Expression proverbiale: весел, как зяблик.
7. Я сурово пресек.. (разг.).
LA FIN DU CAPITAINE HARVEY
Le paquebot Normandy vient d'ê tre abordé par un autre navire, la Mary.
La secousse fut effroyable. En un instant, tous furent sur le pont, hommes, femmes, enfants, demi-nus, criant, pleurant. L'eau é tait furieuse. La fournaise de la machine, atteinte par le flot, râ lait. Le navire n'avait pas de cloisons é tanches: les ceintures de sauvetage manquaient.
Le capitaine Harvey, droit sur la passerelle de commandement, cria:
«Silence tous, et attention! les canots à la mer. Les femmes d'abord, les passagers ensuite. L'é quipage aprè s. Il y a soixante personnes à sauver». On é tait soixante et un. Mais il s'oubliait...
Harvey, impassible à son poste de capitaine, commandait, dominait, dirigeait, s'occupait de tout et de tous, gouvernait avec calme cette
angoisse et semblait donner des ordres à la catastrophe. On eû t dit que le naufrage lui obé issait. A un certain moment il cria: «Sauve/ Clé ment».
Clé ment, c'é tait le mousse. Un enfant.
Le navire dé croissait lentement dans l'eau profonde.
On hâ tait le plus possible le va-et-vient des embarcations entre le Normandy et la Mary.
«Faites vite», criait le capitaine.
A la vingtiè me minute le steamer1 sombra. L'avant plongea d'abord, puis l'arriè re.
Le capitaine Harvey, debout sur la passerelle, ne fit pas un geste, ne dit pas un mot, et entra immobile dans l'abî me. On vit, à travers la brume sinistre, cette statue noire s'enfoncer dans la mer.
V. HUGO, Actes et Paroles
Примечания: '
1. Terme, aujourd'hui vieilli, pour dire, bateau à vapeur. — Maintenant les bateaux marchent souvent au mazout.
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