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  • Vendetta






    La scè ne se passe en Corse, vers 1820. Le pè re de Colomba et
    d'Orso a é té tué par un ennemi de leur famille. La jeune fille conduit
    son frè re sur le lieu de l'assassinat.

    A un demi-mille du village, aprè s bien des dé tours, Colomba s'arrê ta
    tout à coup dans un endroit où le chemin faisait un coude. Là s'é levait
    une petite pyramide de branchages, les uns verts, les autres dessé ché s,
    amoncelé s à la hauteur de trois pieds environ. Du sommet on voyait
    percer l'extré mité d'une croix de bois peinte en noir (...).

    Colomba s'arrê ta devant ce tas de feuillage, et, arrachant une branche
    d'arbousier, l'ajouta à la pyramide. «Orso, dit-elle, c'est ici que notre
    pè re est mort. Prions pour son â me, mon frè re!»

    Et elle se mit à genoux. Orso l'imita aussitô t. En ce moment la
    cloche du village tinta lentement, car un homme é tait mort dans la nuit.
    Orso fondit en larmes.

    Au bout de quelques minutes, Colomba se leva, l'œ il sec, mais la
    figure animé e1. Elle fit du pouce à la hâ te le signe de croix familier
    à ses compatriotes et qui accompagne d'ordinaire leurs serments
    solennels; puis, entraî nant son frè re, elle reprit le chemin du village. Ils
    rentrè rent en silence dans leur maison. Orso monta dans sa chambre. Un
    instant aprè s, Colomba l'y suivit portant une petite cassette qu'elle posa
    sur la table. Elle l'ouvrit et en tira une chemise couverte de larges taches
    de sang.

    «Voici la chemise de votre pè re, Orso». Et elle la jeta sur ses
    genoux.

    «Voici le plomb qui l'a frappé». Et elle posa sur la chemise deux
    balles oxydé es.

    «Orso, mon frè re! cria-t-elle en se pré cipitant dans ses bras et
    l'é treignant2 avec force, Orso! tu le vengeras!»

    Elle l'embrassa avec une espè ce de fureur, baisa les balles et la
    chemise, et sortit de la chambre, laissant son frè re comme pé trifié sur
    sa chaise.

    D'aprè s P MÉ RIMÉ E, Colomba.


    Примечания',

    1. Но со взволнованным лицом.

    2 Participe pré sent du verbe é treindre (conj. comme é teindre) = сжав его
    в объятиях. Пословица: «Qui trop embrasse, mal é treint» — Слишком много
    ухватишь, мало удержишь; за двумя зайцами погонишься, ни одного не поймаешь.

    3. Venger (1-er groupe), la vengeance

    4. Changé en pierre — Словно окаменев

    Momifié = changé en momie — Simplifier = rendre simple

    «RIEN N'EST BEAU

    COMME UN ENFANT QUI S ENDORT

    EN FAISANT SA PRIÈ RE...»

    Rien n'est beau comme un enfant qui s'endort en faisant sa priè re,

    [dit Dieu.

    Je vous le dis, rien n'est aussi beau dans le monde.

    Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau dans le monde.

    Et pourtant j'en ai vu des beauté s dans le monde

    Et je m'y connais. Ma cré ation regorge de beauté s.

    Ma cré ation regorge de merveilles.

    Il y en a tant qu'on ne sait pas où les mettre'

    J'ai vu des millions et des millions d'astres rouler sous mes pieds

    [comme les sables de la mer.

    J'ai vu des journé es ardentes comme des flammes;

    Des jours d'é té de juin, de juillet et d'aoû t.

    J'ai vu des soirs d'hiver posé s comme un manteau (...)

    J'ai vu ces coteaux de la Meuse et ces é glises qui sont mes propres

    [maisons;

    Et Paris et Reims et Rouen et des cathé drales qui sont mes propres

    [palais et mes propres châ teaux,

    Si beaux que je les garderai dans le ciel.

    J'ai vu la capitale du royaume et Rome capitale de chré tienté.

    J'ai entendu chanter la messe et les triomphantes vê pres.

    Et j'ai vu ces plaines et ces vallonnements de France

    Qui sont plus beaux que tout.

    J'ai vu la profonde mer, et la forê t profonde, et le cœ ur profond

    [de l'homme.


    J'ai vu des cœ urs dé voré s d'amour

    Pendant des vies entiè res;

    Perdus" de charité.

    Brû lant comme des flammes (...)

    Or je le dis, dit Dieu, je ne connais rien d'aussi beau dans tout le monde

    Qu'un petit enfant qui s'endort en faisant sa priè re

    Sous l'aile de son ange gardien

    Et qui rit aux anges en commenç ant de s'endormir.

    Et qui dé jà mê le tout ç a ensemble et qui n'y comprend plus rien

    Et qui fourre1 les paroles du Notre Pè re à tort et à travers

    [pê le-mê le dans les paroles du Je vous salue Marie
    Pendant qu'un voile dé jà descend sur ses paupiè res (...).

    Ch. PÉ GUY, Le Mystè re des Saints-Innocents,
    Примечания:

    1. L'infinitit est fré quent aprè s un mot interrogatif. Que dire? (= que dois-je due)9
    Que faire? — où aller?A qui m'adresser? — Je ne sais que dire, je ne sais que
    faire,
    je ne sais où aller

    2. Dé voré s par la chanté, on dit aussi, dans un sens pé joratif: perdu de dettes,
    perdu de dé bauche
    (alors perdre a la sens de dé truire)

    3 Qui introduit, qui mê le (familier)

    L'É GLISE

    Simone, je veux bien1. Les bruits du soir
    Sont doux comme un cantique2 chanté par des enfants;
    1 L'é glise obscure ressemble à un vieux manoir;
    Les rosé s ont une odeur grave d'amour et d'encens.

    Je veux bien, nous irons lentement et bien sages,
    Salué s par les gens qui reviennent des foins;
    J'ouvrirai la barriè re d'avance à ton passage,
    Et le chien nous suivra longtemps d'un œ il chagrin.

    Pendant que tu prieras, je songerai aux hommes
    Qui ont bâ ti ces murailles, le clocher, la tour,
    La lourde nef pareille à une bê te de somme3
    Chargé e du poids de nos pé ché s de tous les jours:


    Aux hommes qui ont taillé les pierres du portail
    Et qui ont mis sous le porche un grand bé nitier;
    Aux hommes qui ont peint des rois sur le vitrail
    Et un petit enfant qui dort chez un fermier.

    Je songerai aux hommes qui ont forgé la croix,
    Le coq, les gonds et les ferrures de la porte;
    A ceux qui ont sculpté la belle sainte en bois
    Qui est repré senté e les mains jointes et morte.

    Je songerai à ceux qui ont fondu le bronze
    Des cloches où l'on jetait un petit anneau d'or,
    A ceux qui ont creusé, en l'an mil deux cent onze,
    Le caveau où repose saint Roch, comme un tré sor (...)

    Je songerai aux mains qui ont touché l'hostie,
    Aux mains qui ont bé ni5 et qui ont baptisé;
    Je songerai aux bagues, aux cierges, aux agonies;
    Je songerai aux yeux des femmes qui ont pleuré.

    Je songerai aussi aux morts du cimetiè re,
    A ceux qui ne sont plus que de l'herbe et des fleurs,
    A ceux dont les noms se lisent encore sur les pierres,
    A la croix qui les garde jusqu'à la derniè re heure.

    Quand nous reviendrons, Simone, il fera nuit close;
    Nous aurons l'air de fantô mes sous les sapins,
    Nous penserons à Dieu, à nous, à bien des choses,
    Au chien qui nous attend, aux rosé s du jardin.

    Remy de GOURMONT, Simone
    Примечания:

    1. = Je ferai ce que tu me demandes. Simone a demandé au poè te de venir avec elle à l'é glise.

    2. Духовное песнопение, гимн; une chanson - мирская песня.

    3. Les chevaux, les â nes, les mulets sont des bê tes de somme (вьючные животные),
    parce qu'ils peuvent porter des charges, des fardeaux.

    4. Я буду думать. о людях...

    5. En bé nissant, les prê tres donnent la bé né diction; les fidè les sont bé nis par le
    prê tre. Mais le pain est bé nit, l'eau est bé nite par le prê tre (bé ni, bé nie se dit des
    personnes; bé nit, bé nite se dit des choses.) — L'eau bé nite est dans le bé nitier: Святая
    вода находится в кропильнице.


    JEUNES MÉ NAGES

    (Un journaliste s'entretient avec son Directeur).

    — Hé bien, monsieur, m'apportez-vous votre article sur les jeunes
    mé nages?

    — Oui, monsieur le Directeur: le voici.

    — Quelles sont les conclusions de votre enquê te?

    — J'ai constaté qu'on se mariait trè s tô t aujourd'hui: au dé but du
    siè cle, peu de Franç ais se mariaient avant 24 ans; aujourd'hui un sur
    quatre. A 25 ans, un Franç ais sur quatre é tait marié. Aujourd'hui un sur
    deux. La jeunesse veut vivre plus tô t, plus vite, plus intensé ment et
    surtout autrement que «les vieux».

    — Ces jeunes mé nages veulent-ils des enfants?

    — Voici la statistique: 21 % des jeunes mé nages rê vent d'avoir un
    enfant; 49% d'en avoir deux; 21 % d'en avoir trois; 5% d'en avoir
    quatre.

    — Quelle est leur opinion sur l'é ducation des enfants?

     

    — «Nous les surveillerons d'une faç on moderne, disent-ils; d'une
    faç on discrè te et souple en leur laissant prendre peu à peu leurs
    responsabilité s».

    — Quelles sont les distractions pré fé ré es de ces jeunes couples?

    — Ce qui est remarquable, c'est l'importance donné e aux «sorties»
    du week-end et aux joies du plein air.

    — Le ciné ma n'est donc pas la distraction n° 1?

    — Si, mais on la ré serve aux soiré es d'hiver. Dè s le premier rayon de
    soleil, les jeunes mé nages prennent le chemin des amoureux.

    — Devant la vie sont-ils optimistes, en gé né ral, ou pessimistes?

    — J'ai trouvé 71 % d'optimistes. Par exemple, l'hiver dernier, par un
    jour neigeux et froid, j'ai rencontré, à Flins, prè s de Mantes, René,
    Jacqueline et Eric leur enfant, un magnifique bambin blond et rosé. Je
    me trouvais dans un foyer si paisible, si confortable, si moderne dans le
    meilleur sens du mot, que j'ai voulu en savoir davantage:

    «Me direz-vous, leur ai-je demandé, comment vous possé dez une
    4 CV1, le superbe poste de té lé vision que j'ai sous les yeux, ces meubles
    neufs, cette cuisine é tincelante, et ce sourire de confiance dans la vie?

    Et le chef de famille de 24 ans ré pond avec calme:

    — D'abord, je suis optimiste de tempé rament. Ma femme aussi. Et
    puis, tout a bien tourné pour nous; je suis entré comme é lectricien


    à l'usine de montage des automobiles Renault. Etant prioritaire à cause
    de ma santé, j'ai é té logé tout de suite. Nous sommes huit mé nages dans
    ce pavillon, deux par é tage. Nous payons 300 francs par mois de loyer
    pour une salle de sé jour2, une chambre, cuisine, salle d'eau \ W.- C,
    cave. Ce logement nous a donné le goû t de l'amé nager. Tout ce que
    nous avons, y compris la 4 CV, la té lé vision, l'aspirateur et le moulin
    à café é lectrique, a é té acheté à cré dit en deux ans et demi, et nous
    payons ce mois-ci les derniè res traites. Nous allons donc «remettre
    cela»: ma femme dé sire une machine à laver, un ré frigé rateur, et nous
    nous sommes fait inscrire pour une voiture plus puissante.

    — Bleue, insiste Jacqueline.

    — D'accord, bleue comme la mer.

    — Mais enfin, c'est lourd pour une paye! 4

    —C'est lourd, oui, mais depuis un mois, Jacqueline travaille comme
    mé canicienne à l'usine de montage. Elle gagne 700 francs. Nous
    pouvons payer à deux.

    — Et aprè s?

    — Aprè s, nous ferons des é conomies pour devenir proprié taires d'un
    petit pavillon...»

    Je ré pè te: c'est un mé nage d'ouvriers, de trè s jeunes ouvriers, qui
    parle. Ils auraient pu vé gé ter dans quelque taudis, ils ont à pré sent un
    foyer, un fils. Ils ont une jolie salle à manger et mangent sur une nappe.

    D'aprè s Paul GÉ RIN, Elle

    Примечания;

    1. Une «4 chevaux» (voiture, automobile). — 2. C'est le nom donné maintenant à un
    combiné salle à manger-salon-bureau. — 3. Combiné salle de douches-cabinet de
    toilette.
    — 4. На одну зарплату рабочего, на зарплату одного работающего.







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