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La chute, 1812-1814






Incendie de Moscou, le 14 septembre 1812, «le plus bel incendie du monde» selon Stendhal.

Le 23 juillet 1812, Henri se met en route, appelé par Pierre Daru, chargé de courriers et de paquets pour l’Empereur. Il rê vait d’action, de repartir en campagne, mais il ne peut s’empê cher de maugré er contre les sots qui l’entourent, la poussiè re de la route, le manque d’eau, de livres… et l’absence de linge de rechange: «Dans cet océ an de barbarie, pas un son qui ne ré ponde à mon â me! Tout est grossier, sale, puant au physique et au moral44.» Il s’extasie en revanche devant l’incendie de Smolensk qui vient d’ê tre bombardé e. Aprè s la sanglante bataille de Borodino, l’armé e pé nè tre dans un Moscou dé sert le 14 septembre. Les incendies é clatent peu aprè s dans toute la ville. L’armé e franç aise pille les maisons dont les vitres é clatent sous la chaleur. Au lieu de voler du vin ou de la nourriture, Henri prend un volume des Facé ties de Voltaire. L’armé e est obligé e de quitter la ville.

Thé odore Gé ricault, La retraite de Russie

«Nous sortî mes de la ville, é clairé e par le plus bel incendie du monde, qui formait une pyramide immense qui é tait comme les priè res des fidè les: la base é tait sur la terre et la pointe au ciel. La lune paraissait, je crois, par-dessus l'incendie. C’é tait un grand spectacle, mais il aurait fallu ê tre seul pour le voir. Voilà la triste condition qui a gâ té pour moi la campagne de Russie: c’est de l’avoir faite avec des gens qui auraient rapetissé le Colisé e et la mer de Naples45.»

Fié vreux, pris d’une rage de dent, il a une ré vé lation (en Italien): ce qu'il dé sire faire naî tre un jour, c’est un «mé lange d’allé gresse et de tendresse», comme Cimarosa46. Le 6 octobre, alors que Napolé on attend toujours des nouvelles du tsar, il est chargé de la direction des approvisionnements de ré serve et des ré quisitions. Il retourne à Smolensk le 7 novembre, avec 1500 blessé s, puis repart immé diatement pour Vilna. Durant le trajet, il se fait attaquer par des cosaques, et perd le manuscrit de L’Histoire de la Peinture en Italie. Le froid terrible (tempé ratures de -40°C), la faim, la fatigue ont ré duit la Grande Armé e en miettesN 7. Henri à la bonne idé e de passer la Bé ré zina le 27 novembre, la veille de la bataille (pourtant victorieuse) et du dé sastre qui s’ensuivit: les ponts brulé s, les blessé s abandonné s. Le 30 dé cembre, il part pour Dantzig puis rejoint Berlin. Il est à Paris le 31 janvier 1813. Il a survé cu à la Campagne de Russie.

Les souffrances de cette campagne l’ont vieilli et rendu amer: «Je suis actuellement dans un é tat de froideur parfait, j’ai perdu toutes mes passions47», mê me si plus tard, auprè s de ses amis, il fanfaronne en disant avoir pris la retraite «comme un verre de limonade48.» Il a perdu goû t à tout, hormis à la nourriture, comme s’il rattrapait la pé riode de jeû ne forcé en Russie. Il retravaille Letellier, n’ayant pas le courage de recommencer L’Histoire de la Peinture en Italie. Il est pressenti pour recevoir une pré fecture, comme tous ses collè gues, ce qui le laisse perplexe: «Je serai un peu humilié de n’avoir rien; d’un autre cô té, ê tre pré fet autre part que dans les quatorze dé partements italiens est entiè rement contre mes goû ts les plus chers49.»

La guerre reprend, mais Henri n’a nulle envie d’y participer. Il est pourtant envoyé à Mayence le 19 avril. Le 20 mai c'est la guerre à Bautzen: «tout ce qu'on peut voir d’une bataille, c’est à dire rien50.» Il voudrait qu’on l’envoie à Venise en attendant l’armistice, mais on l’envoie à Sagan. Pris de fiè vre, il est envoyé en convalescence à Dresde, puis il peut enfin regagner à Paris le 14 aoû t. Il en profite pour aller à Milan où il arrive dé but septembre. Le plaisir n’est plus le mê me, Angela a peut-ê tre un amant, sans oser le lui avouer. Il en profite pour explorer Venise et le lac de Cô me. Le 20 septembre son grand-pè re Gagnon meurt. Le 14 novembre il doit rentrer en France et rejoindre Grenoble s’occuper de la conscription. Henri tombe à nouveau malade. Il retourne à Paris fin mars 1814. Il assiste, indiffé rent, aux batailles qui font rage autour de la ville. Le 6 avril 1814, l’Empereur abdique. Henri é crira plus tard: «Je tombai avec Nap[olé on] en avril 1814. […] Qui le croirait! quant à moi personnellement, la chute me fit plaisir51.»

Louis XVIII entre dans Paris le 6 mai. Henri tente vaguement de proposer ses services au nouveau pouvoir, mais «trente mille nobles affluent par toutes les diligences pour tout demander52.» N’ayant plus rien à faire en France, il part à nouveau pour Milan.

Milan et Mé tilde, 1814-1821

Article dé taillé: De l'amour (litté rature).

Lord Byron, portrait par George Harlow. Un «profil d’ange» selon Stendhal.

Henri arrive à Milan le 10 aoû t 1814. Angela l’accueille trè s froidement, arguant que les franç ais sont mal vus à Milan depuis le retour des Autrichiens au pouvoir. Il pense à nouveau que cela cache un amant. Il lui propose de partir ensemble à Venise, elle se dé robe. Il part pour Gê nes. Il visite Livourne, Pise, Florence… À son retour à Milan, Angela veut mettre un terme dé finitif à leur relation. Il hé site à se brû ler la cervelle, mais se met plutô t au travail. Il termine Vies de Haydn, Mozart et Mé tastase qui sera publié en janvier 1815 sous le nom de Bombet, et reprend son Histoire de la peinture en Italie. Il est rapidement accusé de plagiat pour Vies de Haydn, Mozart et Mé tastase par le musicologue italien Giuseppe Carpani auteur d’un essai sur Haydn. Pourtant coupable (il en a, en ré alité, plagié bien d’autres), Henri lui ré pond dans la presse, se faisant passer pour son frè re, avec humour et mauvaise foi: «je prierais encore M. Carpani de nous dire s’il aurait la charmante pré tention d’avoir servi de modè le au style plein de grâ ce, plein d’une sensibilité sans affectation, et qui n’exclut pas le piquant qui, peut-ê tre, est le premier mé rite de l’ouvrage de M. Bombet53.»

Portrait de profil de Stendhal, mé daillon par David d'Angers.

Au printemps 1815, le retour de Napolé on ne l'incite pas à revenir en France. La dé faite de Waterloo lui fait dire que «tout est perdu, mê me l’honneur54.» En juillet 1815, il est sous le charme de Venise. Il ne dé sespè re pas d’y faire venir Angela, mais, aprè s une brè ve ré conciliation, «l’amour est tué le 15 octobre 181555.» Revenu malade à milan, il achè ve l’Histoire de la peinture en Italie entre deux saigné es et crise de palpitations.

Il est pré senté à Ludovico di Breme, dont la loge à la Scala est fré quenté e par l’é lite intellectuelle Milanaise: Silvio Pellico, Vincenzo Monti… Grâ ce à ces nouvelles rencontres, il dé couvre en septembre 1816, l’Edinburgh Review et un compte rendu de trois poè mes de Lord Byron, Le Corsaire, Le Giaour et La fiancé e d’Abydos. C’est une ré vé lation: «Henri comprend que le vé ritable «systè me romantique» n’est pas allemand; il est anglais et c’est celui que Byron met en œ uvre, en cé lé brant les passions fortes. […] C’est l’Edinburg Review qui lui ouvre la perspective d’une dé finition dynamique du beau moderne, conç u non pas comme la perfection des formes, mais comme une é nergé tique passionnelle56.» C’est donc, intimidé et trè s é muN 8, qu’il rencontre Lord Byron, le 16 octobre dans la loge de Ludovico di Breme. Il le dé crit à son ami Crozet: «un joli et charmant jeune homme, figure de dix-huit ans, quoiqu'il en ait vingt-huit, profil d’un ange, l’air le plus doux. […] C’est le plus grand poè te vivant…57.» Durant les jours qui suivirent, Henri lui fait visiter Milan. Il tente de l’impressionner en lui racontant des anecdotes fantaisistes sur la campagne de Russie et Napolé on, dont il fait croire qu'il é tait trè s proche58.






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