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Marseille, dernier voyage






Arthur Rimbaud est dé barqué à Marseille le 20 mai 1891. «Me trouvant par trop faible à l'arrivé e ici, et saisi par le froid, j'ai dû entrer ici à l'hô pital de la Conception […]. Je suis trè s mal, trè s mal, je suis ré duit à l'é tat de squelette par cette maladie de ma jambe gauche, qui est devenue à pré sent é norme60...». Les mé decins diagnostiquent un né oplasme de la cuisse. Le 22, on lui annonce qu’il va falloir l’amputer. Il envoie immé diatement un té lé gramme à sa famille pour que l’une ou l’autre vienne à Marseille ré gler ses affaires. Sa mè re lui ré pond aussitô t en lui annonç ant son arrivé e pour le lendemain, 23 mai au soir.

Arthur Rimbaud mourant, dessiné par sa sœ ur Isabelle.

Aprè s l’opé ration, Rimbaud reç oit des lettres de sympathie de Constantino Sotiro et Cé sar Tian61. Le 8 juin, madame Rimbaud é crit à sa fille pour lui annoncer son né cessaire retour à la ferme de Roche malgré les supplications de son fils pour qu’elle reste auprè s de lui.

La cicatrisation faite, il ne subsiste qu’une douleur localisé e. Le 24 juin, il s’exerce à se dé placer avec des bé quilles. Le 2 juillet il é crit qu’il a commandé une jambe de bois. D’autre part, maintenant qu’il se trouve en France, il s’inquiè te inconsidé ré ment sur sa pé riode d’instruction militaire à laquelle il a ré ussi à se soustraire jusqu’à pré sent. Craignant de se faire pié ger en retournant auprè s des siens, il les charge de faire le né cessaire pour é claircir sa situation. Le 8 juillet, sa sœ ur l’informe qu’il peut obtenir son congé dé finitif comme ré formé en se pré sentant devant les autorité s militaires de Marseille ou de Mé ziè res.

En juillet, Rimbaud ne peut se servir de sa jambe artificielle car elle enflamme le moignon. En attendant qu’il se renforce, il continue à «bé quiller» mais, à la longue, cela lui occasionne de fortes né vralgies dans le bras et l’é paule droite ainsi que dans sa jambe valide. Le 23 juillet, suivant le conseil de son mé decin, il quitte l’hô pital. Arrivé en gare de Voncq le lendemain, il se fait conduire à la ferme de Roche.

Ni ses anciens amis, ni son frè re ne sont avertis de son retour. Au lieu de s’amé liorer, son é tat paraî t empirer. Les insomnies et le manque d’appé tit le reprennent. Les douleurs occasionné es par les bé quilles, la jambe de bois ou les promenades en carriole, le contraignent bientô t à l’inactivité. Le mé decin constate une augmentation de volume du moignon et une rigidité du bras droit62.

Ne renonç ant pas à retourner au Harar, il prend la ré solution de retourner se faire soigner à Marseille, ainsi il serait «à porté e de se faire embarquer pour Aden, au premier mieux senti63». Le 23 aoû t, il reprend le train pour Marseille accompagné d’Isabelle. Aprè s le calvaire subi tout au long du voyage, il est admis à l’hospice de la Conception le lendemain soir.

Isabelle, qui loge en ville, se rend tous les jours à son chevet. Un mois plus tard, elle rapporte à sa mè re les ré ponses faites à ses questions par les mé decins: «Sa vie est une question de jours, de quelques mois peut-ê tre64».

Le 20 octobre, il a trente-sept ans. Selon la lettre exalté e qu’Isabelle é crit huit jours aprè s à sa mè re, son frè re aurait retrouvé la foi catholique durant cette é preuve65. Elle lui dé crit aussi la progression du cancer: son bras droit enflé, le gauche à moitié paralysé, son corps en proie à de vives douleurs, sa maigreur. Elle raconte ses dé lires, lors desquels il l’appelle parfois Djami66.

Le 9 novembre, il lui dicte un message sibyllin: «M. le Directeur, […] envoyez-moi donc le prix des services d'Aphinar à Suez. Je suis complè tement paralysé donc je dé sire me trouver de bonne heure à bord dites-moi à quelle heure, je dois ê tre transporté à bord.»

Il meurt le lendemain, mardi 10 novembre — à dix heures du matin selon le registre des dé cè s de l’hô pital, à deux heures de l’aprè s-midi selon sa sœ ur67.

Son corps est ramené à Charleville. Les obsè ques se dé roulent dans l’intimité la plus restreinte, le 14 novembre68. Arthur Rimbaud est inhumé dans le caveau familial auprè s de son grand-pè re, Jean Nicolas Cuif et de sa sœ ur Vitalie. Sa mè re, morte à Roche le 1er aoû t 1907, à l’â ge de quatre-vingt-deux ans, les rejoindra. Son frè re Fré dé ric mourra à cinquante-huit ans (des suites d’une fracture d’une jambe), le 2 juillet 1911, à Vouziers; sa sœ ur Isabelle se mariera en 1897 avec Paterne Berrichon – tous deux se voudront les gardiens de la mé moire du poè te, quitte à censurer et falsifier la vé rité. Elle mourra à cinquante-sept ans (d’un cancer), le 20 juin 1917, à Neuilly-sur-Seine.

Chronologie des poè mes en vers et en prose

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