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En 1835, Balzac apprend que le journal La Chronique de Paris, une feuille royaliste, est à vendre, et il l’achè te – comme à son habitude –, avec des fonds qu’il ne possè de pas159. L’entreprise, qui aurait parue dramatique à tout autre, remplit de joie un Balzac qui construit aussitô t ses «châ teaux en Espagne». Tout est simple: Gustave Planche se chargera de la critique litté raire, Thé ophile Gautier, dont Balzac appré cie le jeune talent, fera partie de la ré daction. Le jeune romancier, trè s impressionné par Balzac160, promet des articles. Quand enfin La Chronique de Paris paraî t le (1er janvier 1836), l’é quipe comprend des plumes importantes: Victor Hugo, Gustave Planche, Alphonse Karr, Thé ophile Gautier; pour les illustrations, on a Henri Monnier, Grandville et Honoré Daumier. Balzac se ré serve la politique (puisque le journal est un outil de pouvoir) et fournira aussi des nouvelles. En ré alité, si les membres de la ré daction festoient beaucoup chez Balzac, bien peu d’entre eux tiennent leurs engagements. Balzac é crit la Chronique pratiquement à lui tout seul. Il y publie des textes que l’on retrouvera plus tard dans La Comé die humaine, remanié s cent fois selon son habitude161: L'Interdiction, La Messe de l'athé e, Facino Cane. Franç ois Guizot. Quant aux articles politiques signé s de sa main, voici un extrait de celui paru le 12 mai 1836: «Monsieur Thiers n’a jamais eu qu’une seule pensé e: il a toujours songé à Monsieur Thiers (…). Monsieur Guizot est une girouette qui, malgré son incessante mobilité, reste sur le mê me bâ timent162.» Au dé but, le journal a un grand succè s et La Chronique aurait pu ré ussir. Mais Balzac é tait obligé de livrer, en mê me temps, à Madame Bé chet, et Edmond Werdet les derniers volumes des É tudes de mœ urs. Il avait par ailleurs, fait faillite dans une entreprise chimé rique avec son beau-frè re Surville. Enfin il se brouille avec Buloz, nouveau proprié taire de La Revue de Paris qui avait sans doute communiqué des é preuves du Lys dans la vallé e pour une publication en Russie par la Revue é trangè re. Balzac refusa de continuer à donner son texte et un procè s s'ensuivit163. Aprè s cinq pé nibles mois, Balzac obtint satisfaction(...)164. Mais «ce sont des victoires qui tuent», é crivit-il à la comtesse Hań ska, «encore une et je suis mort»165, «La vie est trop pesante, je ne vis pas avec plaisir»166». Arrê té par la Garde nationale, conduit à la maison d’arrê t (dont l’é diteur Werdet le fit sortir assez rapidement)167, il est maintenant dé couragé. Menacé d’ê tre mis en faillite, il dé cide d’abandonner La Chronique.
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