Студопедия

Главная страница Случайная страница

Разделы сайта

АвтомобилиАстрономияБиологияГеографияДом и садДругие языкиДругоеИнформатикаИсторияКультураЛитератураЛогикаМатематикаМедицинаМеталлургияМеханикаОбразованиеОхрана трудаПедагогикаПолитикаПравоПсихологияРелигияРиторикаСоциологияСпортСтроительствоТехнологияТуризмФизикаФилософияФинансыХимияЧерчениеЭкологияЭкономикаЭлектроника






Le substantif






La disparition de la dé clinaison

La tendance à la ré duction du systè me casuel qui caracté rise dé jà le latin populaire et l’ancien franç ais, aboutit en moyen franç ais à la disparition de la dé clinaison. Plusieurs facteurs y contribuent.

1. Le cas ré gime é tait polyvalent dè s son origine: dé jà en ancien franç ais les formes casuelles du ré gime, renforcé es par des pré positions, assumaient les fonctions de tous les cas obliques latins: Gé né tif, Datif, Accusatif, Ablatif. Au niveau syntaxique grâ ce à cette polyvalence le cas ré gime remplissait la fonction de diffé rents termes de proposition à part le sujet. Depuis le moyen franç ais les formes des cas sujet et ré gime servent surtout à exprimer l’opposition «sujet – complé ment direct», c’est-à -dire, ces formes n’ont qu’une seule valeur d’ordre syntaxique. Mais cette mê me valeur peut ê tre rendue non par les formes casuelles du mot, mais par un moyen syntaxique – l’ordre direct des mots dans la proposition. Il s’est avé ré qu’une valeur grammaticale possè de deux moyens d’expression; il s’ensuit que l’un de ces moyens superflus est é liminé par la langue. Finalement, l’ordre des mots a pré valu dans l’expression des rapports syntaxiques au dé triment des formes casuelles.

Donc, la dé clinaison issue du latin et ré duite à deux cas en ancien franç ais tombe, favorisant ainsi une stabilisation de l’ordre des mots dans la phrase (sujet + verbe + complé ment); les pré positions et les conjonctions se dé veloppent beaucoup, ce qui rend la phrase plus complexe. En moyen franç ais l’ordre direct des mots s’impose de plus en plus, devenu pré dominant, mais il ne se stabilisera dé finitivement qu’au XVII e s.

2. L’emploi de l’article qui devient de plus en plus ré gulier contribue é galement à la dé cadence de la flexion.

Rappelons qu’en ancien franç ais l’article se dé clinait.

C. S. li mur sli mur

C. R. le mur les mur s

Si le nom est employé avec l’article, il devient impossible de confondre ses formes casuelles: mur sans article peut ê tre soit la forme casuelle du cas ré gime singulier, soit celle du cas sujet pluriel. Mais si cette mê me forme casuelle mur est accompagné e d’un article (le ou li), son sens grammatical devient pré cis, dé terminable sans confusion: le mur – cas ré gime singulier; li mur – cas sujet pluriel. Ainsi, la flexion devient-elle une marque superflue (= redondante), que la langue é limine peu à peu au profit de l’article.

3. Il ne faut pas oublier un facteur d’ordre phoné tique qui allait de pair avec les tendances grammaticales et qui a contribué à la disparition du systè me casuel. Il s’agit de la chute de la consonne finale -s.

4. L’imperfection du systè me casuel tenait aussi du fait qu’en ancien franç ais quantité de noms hé sitaient entre les deux genres et s’employaient tantô t au fé minin, tantô t au masculin. Par ex., ducatus > duchiez, qui est masculin d’aprè s le genre originel (latin), tendant à devenir fé minin, d’aprè s les mots cité, clarté, etc. Ceci produisait un dé sé quilibre dans la dé clinaison, tenant compte que les fé minins é taient indé clinables depuis l’ancien franç ais, tandis que les masculins se dé clinaient encore.

La disparition de la dé clinaison se produit au profit du cas ré fime: c’est la forme du cas ré gime qui subsiste vu son emploi beaucoup plus fré quent à cause des multiples fonctions syntaxiques qu’elle assume.

Ancien franaç is Moyen franç ais

Sing. Plur. Sing. Plur.

C. S. murs mur --------------------

C. R. mur murs → → → mur mur s

Ce n’est qu’à partir du moyen franç ais que la flexion - s devient donc la marque du pluriel.

Quelques mots franç ais y font exception parce qu’ils ont gardé les formes du cas sujet, s’é tant opposé s de la sorte à la tendance gé né rale qui avait privilé gié celles du cas ré gime.

A. Certains noms s’employaient souvent au vocatif dont la forme se confondait avec le nominatif. Il s’agit des noms communs (fils, soeur, gars, prê tre), plusieurs pré noms (Charles, Gilles, Jacques, Jules, Louis, Nicolas), etc. Le cas ré gime fil se rencontre dans les chansons populaires, ce qui té moigne du caractè re conservateur de la langue parlé e et populaire.

B. La langue a gardé les formes des deux cas en tant que deux vocables diffé rents avec des sens ou fonctions diffé rents ce qui contribue à enrichir le vocabulaire: copain – compagnon, gars – garç on, on – homme, sire – sieur (> monsieur), etc.

Ancien franç ais Franç ais moderne

C. S. on > on (pronom)

C. R. ome > homme (substantif)

Quant à ses variantes territoriales, la dé clinaison a disparu à des dates variables suivant les dialectes. C’est à l’Ouest, surtout dans l’anglo-normand, qu’on voit s’é branler ce systè me [L.Terracher]. Le Centre (l’Ile-de-France et la Champagne) garde la dé clinaison plus longtemps que les ré gions de l’Ouest. On considè re habituellement le Nord et l’Est comme les ré gions les plus conservatrices. Ces divergences de chronologie s’expliquent parfois par les faits de l’histoire externe du franç ais. Ainsi, par ex., la conservation des formes casuelles dans les dialectes du Nord-Est aurait due à l’adstrat germanique. En traitant de la disparition de la dé clinaison, il faut pré ciser encore un fait – s’il s’agit de la langue parlé e ou de la langue é crite. Certains linguistes estiment que dans la langue parlé e la dé clinaison à deux cas avait disparu de l’usage au XI e s. En ce qui concerne la langue é crite, les formes casuelles y sont maintenues par les scribes, clercs, poè tes et é crivains.

Au cours du XIV s. on rencontre encore des vestiges de la dé clinaison dé sordonné e chez plusieurs auteurs. Les restes du systè me casuel se retrouvent mê me au commencement du XVII e s., par ex., dans l’ancien nominatif Dieus / Dieux, surtout dans la formule se m’aist Dieux «que Dieu m’aide».

La dé clinaison, é teinte dans la langue litté raire, vit encore de nos jours dans quelques patois franco-provenç aux.

Le nivellement (= la ré gularisation = l’unification) des formes

L’effacement du systè me casuel a pour consé quence le nivellement > la ré gularisationdes formes; à l’é poque c’est la tendance essentielle dans l’é volution des noms.

Les principales voies de ré gularisation sont les suivantes:

1. Dans le groupe de substantifs dits imparisyllabiques l’alternance des radicaux qui opposaient le cas sujet singulier aux autres formes du mê me nom est é liminé e au profit du cas ré gime:

Ancein franç ais Moyen franç ais

Sing. Plur. Sing. Plur.

C. S. cuens comte ----------------------------------

C. R. comte comtes comte comtes

(trois formes dont l’une est (deux formes, toutes les deux

irré guliè re: cuens) sont ré guliè res)

2. En ancien franç ais certains noms perdait la derniè re consonne devant le - s flexionnel ce qui augmentait le nombre de formes.

L’unification de ces formes s’effectue:

- soit d’aprè s le modè le du singulier:

Ancien franç ais

Sing. Plur.

C. S. ches < (che (f↓) s) chef

C. R. chef ches< (che (f)s)

↓ ↑

→ → → →

Moyen franç ais, franç ais moderne:

C. R. chef (ches) > che f↑ s

- soit d’aprè s le modè le du pluriel:

Sing. Plur.

C. R. drapel drapeau s

coutel couteau s

← ←

Moyen franç ais, franç ais moderne:

Sing. Plur.

drapeau drapeaux

couteau couteaux

Donc, si en ancien franç ais la langue possé dait deux formes casuelles, mais irré guliè res (conseus – conseil; ches – chef), le moyen franç ais en a aussi deux, mais ré guliè res: conseil – conseils; chef – chefs, drapeau – drapeaux.

L’é liminaton des alternances est un procè s trè s lent, le moyen franç ais en connaî t maints flottements.

 

L’ARTICLE

L’article dé fini

L’article dé fini perd sa forme li (celle du cas sujet) ce qui ré sulte de la dé ché ance de la dé clinaison. Les formes simples sont le, la, l’, les. Les formes contracté es sont du (dou), des; au, aux (as); ou, eu (enl), es. Les formes contracté es avec en disparaissent de la langue courante aux XV – XVI ss. On en trouve les restes dans le type «bachelier (licencié) è s lettres» où, selon Brunot et Bruneau c’est à tort qu’on prononce s [F. Brunot et Ch. Bruneau, p. 217].

L’article dé fini dont l’emploi est limité en ancien franç ais par la nature du nom (il ne s’employait que devant les noms concrets) et par la fonction syntaxique du nom (il accompagnait le plus souvent les noms sujets) est plus employé en moyen franç ais.

Son usage s’é tend dans deux sens – sé mantique et syntaxique. D’une part, il apparaî t devant les noms de peuples et de provinces (li Franç ois, les Rommains, les Saxons, etc.), d’autre part, il s’emploie devant les noms en fonction de diffé rents complé ments.

Devant les noms abstraits l’emploi de l’article dé fini est rare. La valeur gé né ralisante se dé veloppe lentement: Qui quiert noblesse en autre opinion fait a Dieu tort et au sang pré judice; Povre et riche meurt en coruption, noble et commun doivent à Dieu service. Mais: Le flateur est anemy de toute vé rité.

L’article indé fini

L’article indé fini s’enrichit d’une nouvelle forme du pluriel des qui remplace les anciennes formes uns, unes. En ancien franç ais ces formes-ci avaient une valeur collective et s’appliquaient à une paire: unz ganz (AF) = des gants (FM). Pourtant la nouvelle forme est assez rare en moyen franç ais. La valeur d’individualisation indé terminé e, absente en ancien franç ais, se dé veloppe et se pré cise, mais elle est loin d’ê tre commune. L’article indé fini se combine de plus en plus fré quemment avec les noms pré cé dé s d’un adjectif: en un moult biel (bel) vregier (vergier) entrai; avec les substantifs en fonction d’attribut: la court est ung couvert de gens qui …; il apparaî t é galement dans les comparaisons: (la court) … se fait convoiter comme une ribaulde bien paré e ….

L’article partitif

Cet article commence à accompagner les noms de matiè re: … que je vous donasse a boire de l ’eaue de la fontaine …, mais cet usage n’est pas encore ré gulier, car l’article zé ro y ré siste toutefois.

 

L’ADJECTIF

Tout comme le substantif, l’adjectif cesse de se dé cliner en moyen franç ais et n’a dé sormais qu’une seule forme pour le singulier à dé sinence zé ro et une autre pour le pluriel à dé sinence - s.

Mais la tendance gé né rale à ré gulariser les formes é tymologiques connaî t beaucoup de flottements.

Le nombre: le nivellement (= la ré gularisation = l’unification) des formes

Parmi les adjectifs dont les radicaux alternent au singulier et au pluriel la langue a privilé gié soit le radical du pluriel, soit celui du singulier.

1. Pour certains adjectifs c’est la forme du pluriel qui est choisie.

Ancien franç ais Moyen franç ais

Sing. Plur. Sing. Plur.

jolif joli s jolijoli s

2. Pour d’autres la langue a laissé la forme du singulier.

Ancien franç ais Moyen franç ais

Sing. Plur. Sing. Plur.

vif vis vifvif s

Il reste quelques adjectifs (en particulier ceux qui se terminent en - al / - aux) qui ont gardé l’alternance en tant que moyen morphologique pour distinguer le singulier et le pluriel: amical / amicaus (amicaux). Cette voie de la formation du pluriel des adjectifs aussi bien que des substantifs est à tel point stable que les adjectifs et les substantifs qui vont pé né trer plus tard dans la langue formeront le pluriel à l’aide de - aux: central – centraux, structural – structuraux.

Les adjectifs en -el / eaux, -ol / ous refont leur singulier sur le modè le du pluriel, mais gardent le radical à consonne finale -l devant un nom commenç ant par une voyelle au singulier:

Ancien franç ais Moyen franç ais

Sing. Plur. Sing. Plur.

bel beau s beaubeau x

Par ex.: beau jour / bel ami (mais: beaux amis), ainsi que fou / fol, nouveau / nouvel, vieux / vieil, etc.

Né anmoins, tout comme dans les noms, les deux formes alternent librement jusqu’au XVI e s. mê me devant les noms à l’initiale consonantique: vieil couteau, des livres vieils, etc.

Le genre: le nivellement (= la ré gularisation = l’unification) des formes

Le genre fé minin gé né ralise la dé sinence - e qui devient une marque morphologique de genre: bon / bon e, cler / cler e, etc. (la finale - e se prononç ait encore en moyen franç ais).

A partir du XIV e s. suivant la tendance à niveler les formes, les adjectifs (et les participes) qui avaient une seule forme pour les deux genres en ancien reç oivent la dé sinence - e non-é tymologique au fé minin: grant > grande, fort > forte. Mais l’hé sitation entre grand et grande dans grand-mè re, grand-peine, grand-ville, grand-place, grand-merci et autres a duré jusqu’au XVII e s., lorsque les grammairiens ont dé cidé que dans ces composé s avec grand pouvait fonctionner comme fé minin, archaï sme qui persiste jusque dans la langue moderne: grand-mè re, grand-rue, grand-peur, pas grand-chose, elle se fait fort de … et autres, ainsi que dans les noms propres: Rochefort, Granville etc.

De mê me, les adjectifs en - el, -il, -al (cruel, gentil, roial, loial), en - eur (mineur, majeur, inté rieur), en - ant (luisant, vaillant) forment dé sormais le fé min avec - e. La tendance est si forte que mê me le - e é tymologique se trouve parfois é liminé au masculin: util (< utilis, - e, lat .), etc.

En ancien franç ais, à la suite de l’é volution phoné tique, certaines formes adjectivales du fé minin et du masculin diffé raient.

Masculin Fé minin Masculin Fé minin

Lonc longe Vif vive

Larg large Blanc blanche

Chauf chauve Juz juste

Vuit vuide, etc.

En moyen franç ais la tendance à niveler les formes gé né ralise:

A. Tantô t la forme du fé minin: par ex., de deux formes larg (m) et large (f) reste celle du fé minin large, unique dé sormais pour les deux genres;

B. Tantô t la forme du masculin: par ex., de deux formes franç ois (m) (< franciscus) et francesche (< francisca) reste celle du masculin franç ois (> franç ais).

C. Parfois la diffé rence demeure: vif / vive, neuf / neuve, sec / sè che, blanc / blanche, franc / franque, etc.

En ancien franç ais les adjectifs en - ique é taient variables en genre: heroic / heroicque, grec / grecque, turc / turcque, public / publicque, etc. Les adjectifs en - ique pé né tré s dans la langue franç aise aux XIV e – XV e ss. avaient deux formes, eux aussi: oeconomic / oeconomicque. Plus tard seuls les adjectifs datant de l’ancien franç ais restent variables en genre: public / publique, tandis que les adjectifs plus «ré cents» n’ont qu’une forme pour les deux genres: rustique, politique, pratique, etc.

Cependant, tout au long du moyen franç ais et mê me au XVI e s. les formes é tymologiques irré guliè res et analogiques (ré gularisé es) coexistent.

Le langage populaire d’aujourd’hui poursuit la tendance des adjectifs à l’invariabilité: une femme mal, une balle explosif, une boisson sec, ma veste est sec. Les adverbes de maniè re sont é galement sujets à ces flottements: les formes é tymologiques forment, royaument, vaillamment, etc. alternent avec les formes analogiques fortement, royalement, vaillantement.

Les degré s de comparaison

Pour former le superlatif les adjectifs sont de plus en plus souvent accompagné s de l’article dé fini.

En ancien franç ais et surtout en moyen franç ais quantité de formes en - isme ont inondé la langue: alt isme, bon isme, grand isme. Ce siffixe est d’origine savante. A cô té des superlatifs savants, la langue franç aise a é galement emprunté au latin les comparatifs savants tels que infé rieur, supé rieur, posté rieur, etc.

 






© 2023 :: MyLektsii.ru :: Мои Лекции
Все материалы представленные на сайте исключительно с целью ознакомления читателями и не преследуют коммерческих целей или нарушение авторских прав.
Копирование текстов разрешено только с указанием индексируемой ссылки на источник.