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Jean de la Fontaine 2 страница






D'hyacinthe2 et d'or.

Le monde s'endort

Dans une chaude lumiè re.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté *.

Les Fleurs du Mal (1857).
' 287


Примечания:

\ Стихотворение это, вероятней всего, вдохновлено Голландией (сравни Petif,
Poè mes en prose
— XVIII). 2. Гиацинтовый цвет, переходный от синего к
фиолетовому.

Вопросы:

* On é tudiera la versification et la musique de ce poè me. — (henri DUPARC a composé
sur L'Invitation au Voyage, une de ses plus cé lè bres mé lodies, une des rares piè ces
musicales qui traduisent fidè lement une œ uvre poé tique.)

PAUL VERLAINE (1844 —1896)

Il buvait l'absinthe à pleins verres. Il portait la barbe hirsute et le chapeau
haut (le forme d'un vieux cocher de fiacre en goguette. Il a é té le plus exé crable
des é poux. Il a eu une aventure scandaleuse avec Rimbaud. Il a connu l'hô pital
et la prison. Il a fourni, en somme, un exemple assez achevé de la dé ché ance
humaine.

Pourtant, ce pilier de cabaret a pu rivaliser en grâ ce exquise avec Watteau. Ce
Socrate du ruisseau a, comme un enfant, tendu les bras à la Vierge Marie... Et
mê me, comme on le verra par la piè ce suivante, ce bohè me a su se rendre
maî tre d'un art é trangement conscient.

ART POÉ TIQUE (1874)

De la musique avant toute chose
Et pour cela pré fè re l'Impair,
Plus vague et plus soluble dans l'air
Sans rien en lui qui pè se ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque mé prise1:
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indé cis au Pré cis se joint.

C'est des beaux yeux2 derriè re des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attié di,
Le bleu fouillis des claires é toiles!

Car nous voulons la Nuance encor,
288


Pas la Couleur, rien que la Nuance!

Oh! la Nuance seule fiance

Le rê ve au rê ve et la flû te au cor!

Fuis du plus loin la Pointe3 assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azuré
Et tout cet ail de basse cuisine!

Prends l'é loquence et tords-lui son4 cou!
Tu feras bien, en train d'é nergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où 4?

Oh! qui dira les torts de la Rime!
Quel enfant sourd ou quel nè gre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime?

De la musique encore et toujours!
Que ton vers soit la chose envolé e,
Qu'on sent qui fuit d'une â me en allé e5
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
É parse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est litté rature*.

Jadis et Naguè re.

Примечания:

1. Ибо двусмысленность слова возбуждает чувство. Как же далеко мы ушли от Ма-
лерба, Буало и Т.Готье! Обратите внимание на некоторую усложненность этих двух
строк, что является как бы проведением в жизнь излагаемых принципов.
2. Сознательно не вполне корректный с точки зрения правил оборот. 3. Остроумное,
иногда афористическое и зачастую неожиданное завершение стихотворения. Было
весьма распространено в поэзии XVII в. 4. Символ чистоты, вдохновения. Одно из
стихотворений Малларме так и называется " Лазурь". 5. Et non simplement le cou (= son
cou pré tentieux, dont elle est si fiè re). 6. И вновь оборот, порядок слов в котором не-
сколько сомнителен с точки зрения правил. 7 То же самое.

Вопросы:

^Montrez comment le poè te associe dans cette piè ce conseils et exemples.


ARTHUR RIMBAUD (1853 —1891)

Un jour, la Poé sie, tê te nue, mains dans les poches, la gouaille à la bouche l
la ré volte au cœ ur, est descendue dans le corps d'un adolescent. D'il/
adolescent qui, à treize ans, avait tout lu, tout retenu, tout corn-pris, mais qui
au lieu d'imiter, tourna en dé rision les -principes chers à ses maî tres et se fn
une rè gle du «dé rè glement» lui-mê me. Jusqu'alors, on avait dé crit ce qu'ai,
voyait ou ce qu'on ressentait: l'idé al de RIMBAUD fut de noter «l'inexprimable»,
de fixer «des vertiges», de cré er un univers allé gé de toutes les lois de la
pesanteur rationnelle et de s'exprimer en un langage direct, «accessible, lin
jour ou l'autre, à tous les sens».

Dans Ma Bohè me on saisira l'un des premiers efforts accomplis par Rimbaud
pour arracher la poé sie à ce qu'elle avait alors d'affecté et d'acadé mique, et lui
rendre un peu de sè ve ré aliste, voire populaire.

MA BOHÈ ME1 (1870)

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevé es.
Mon paletot2 aussi devenait idé al3
J'allais sous le Ciel, Muse, et j'é tais ton fé al4:
Oh là là 5 que d'amours splendides j'ai rê vé es!

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit Poucet rê veur, j'é grenais6 dans ma course
Des rimes. Mon auberge é tait à la Grande-Ourse7.
Mes é toiles au ciel avaient un doux frou-frou8.

Et je les é coutais*, assis au bord des routes,

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosé e à mon front, comme un vin de vigueur9;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,

Comme des lyres, je tirais les é lastiques

De mes souliers blessé s, un pied contre mon cœ ur**.

Poé sies
Примечания:

1. Моя цыганщина. Намек на то, что поэт в пору написания этого стихотворения
(1870) любил странствовать и даже бродяжничать 2 Пальто. 3. Оно настолько выно-
шено и истерто, что утратило всякую материальность. 4 Верный слуга (термин сред-


невекового происхождения) 5. Насмешливое восклицание 6 Мальчик-с-пальчик (из
сказки Перро), который, когда родители завели его в лес, бросал по пути белые ка-
мешки, чтобы найти обратную дорогу. 7 То есть он ночевал под открытым небом 8
Шелест, в частности, шелка. Поэт уподобляет звезды женщинам в шуршащих шелко-
вых платьях. 9. Как вино, дающее бодрость уставшему человеку.

Вопросы:

* Expliquez cette expression un peu é trange.

** Lyres et é lastiques, pied et cœ ur sont des termes contradictoires. Quel effet a voulu
produire le poè te en les
rapprochant ainsi'?

STÉ PHANE MALLARMÉ (1842-1898)

que dire de lui, sinon qu'il fut la Poé sie mê me? Trè s tô t, il a livré le combat
essentiel: celui du Verbe s'efforç ant à la traduction parfaite de l'Idé e. Il a donc
trituré les mots, les arrachant à leur signification banale et les reconstituant en
des amalê arnes inusité s, tel un harmoniste associant les sons en des accords
jusqu'alors inouï s... Et s'il y a parfois quelque obscurité dans son œ uvre, c'est
qu'elle se refuse à toute mission descriptive, didactique ou mê me é lé giaque,
pour essayer d'atteindre, comme immé diatement, l'essence mê me des choses...

LE VIERGE, LE VIVACE... (1885)

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous1 dé chirer, avec un coup d'aile ivre,
Ce lac dur oublié 2 que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui1?

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui,
Magnifique mais qui sans espoir se dé livre4
Pour n'avoir pas chanté la ré gion où vivre
Quand du sté rile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col5 secouera cette blanche agonie

Par l'espace infligé e à l'oiseau qui le nie6

Mais non l'horreur7 du sol où le plumage est pris.

Fantô me qu'à ce lieu son pur é clat assigne8
II s'immobilise au songe froid de mé pris
Que vê t9 parmi l'exil inutile le Cygne*.

Poé sies.
291


Примечания:

1. Complé ment d'altnbution. Le complé ment d'objet direct est: ce lac 2 Покрытое
льдом озеро, вероятней всего, символизирует прошлое, нереализованные стремления
напрасные вдохновения. 3. Не могут чуждаться материального. 4 Пытается, но тщег-
но, освободиться ото льда, узником которого он стал 5 Его шея — единственное, что
еще остается свободно. 6. Которая с презрением отвергает удерживающую ее ледяную
гладь. 7 Autre complé ment d'objet de secouera 8. Величественно утверждает
9 Который облекается, словно мантией... Le sujet du verbe est: le cygne

Вопросы:

*Montrez que, selon une remarque du critique Albert Thibaudet, la pré dominance des \
à la rime, dé veloppe «
la monotonie d'un vaste espace solitaire, silencieux, tout blanc de
glace dure».

FRANCIS JAMMES (1868-1938)

Poè te provincial, et plus •pré cisé ment Bé arnais, FRANCIS JAMMES s'est, pendant
toute sa vie, soustrait à l'influence des cé nacles parisiens. Leur pré fé rant une
retraite semi-rustique, il a laissé s'y é panouir une œ uvre dont la fraî cheur sans
apprê t fait un heureux contraste avec les complications souvent inutiles du
symbolisme.

PRIÈ RE POUR ALLER AU PARADIS AVEC LES ANES

(1901)

Lorsqu'il faudra aller vers vous, ô mon Dieu, faites

que ce soit par un jour où la campagne en fê te

poudroiera1. Je dé sire, ainsi que je fis ici-bas,

choisir un chemin pour aller, comme il me plaira,

au Paradis, où sont en plein jour les é toiles*.

Je prendrai mon bâ ton et sur la grande route

j'irai, et je dirai aux â nes, mes amis:

Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,

car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu.

Je leur dirai: Venez, doux amis du ciel bleu,

pauvres bê tes ché ries qui, d'un brusque mouvement d'oreille,

chassez les mouches plates, les coups et les abeilles**...


Que je vous apparaisse au milieu de ces bê tes
que j'aime tant parce qu'elles baissent la tê te
doucement, et s'arrê tent en joignant leurs petits pieds
d'une faç on bien doué e et qui vous fait pitié.

J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles,

suivi de ceux qui portè rent au flanc des corbeilles,

suivi de ceux traî nant des voitures de saltimbanques

ou des voitures de plumeaux et de fer-blanc,

de ceux qui ont au dos des bidons bossues3

les â nesses pleines comme des outres, aux pas cassé s,

de ceux à qui l'on met de petits pantalons

à cause des plaies bleues et suintantes que font

les mouches entê té es qui s'y groupent en ronds.

Mon Dieu, faites qu'avec ces â nes je vous vienne,

faites que, dans la paix, des anges nous conduisent

vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises

lisses comme la chair qui rit4 des jeunes filles,

et faites que, penché dans ce sé jour des â mes,

sur vos divines eaux, je sois pareil aux â nes

qui mireront leur humble et doué e pauvreté

à la limpidité de l'amour é ternel***.

Le Deuil des Primevè res.

Примечания:

1. Речь идет, как и в сказке Перро " Синяя борода", о золотой пыли, которую сы-
плет жаркое солнце. 2. Бродячие акробаты, ярмарочные комедианты. 3. Из-за бидо-
нов, которыми они навьючены, они кажутся горбатыми. 4. Следует понимать: как
радующая взгляд плоть юных девушек.

Вопросы:

* Le vers 3 compte 14 syllabes et le vers 4 m compte 13. Quel effet le poè te tire-t-il de
cette versification un peu
chaotique?

** É tudiez, la sympathie attendrie avec laquelle F. J aminé s dé crit ici ses amis, les â nes.

*** Montrez que, dans cette piè ce, le ré alisme est un des é lé ments fondamentaux du
lyrisme.


PAUL VALÉ RY (1871-1945)

II n'est pas le dernier des grands poè tes franç ais. Mais il est peut-ê tre le
dernier classique de notre poé sie. Car, contrairement à tant de ses contempo-
rains qui reniaient la versification traditionnelle, il n'en a point jugé
insurmontables les rè gles les plus ardues: il les a plutô t ré vé ré es comme des
barriè res protectrices contre la facilité et mê me, disons le mot, contre le
prosaï sme auquel n'ont é chappé ni un Apollinaire, ni un Claudel.
Autre vertu: il a enrichi l'hé ritage mallarmé en. Aprè s avoir é crit un Album de
Vers anciens, qui n'est que d'un disciple supé rieurement doué, il a dé couvert ce
terrain, qui lui est propre, où la son-Ê erie du poè te et la mé ditation du
philosophe
se rejoignent, se confondent, ne forment plus qu'une seule et mê me
faculté... Jamais, sans doute, n'avait é té porté si loin ce point de perfection où,
à la limite, la Poé sie devient Conscience de soi...

LE CIMETIÈ RE MARIN (1920)

Ce toit tranquille, où marchent des colombes1,

Entre les pins palpite, entre les tombes2;

Midi le juste4 y compose4 de feux

La mer, la mer, toujours recommencé e!

О ré compense aprè s une pensé e

Qu'un long regard sur le calme des dieux5!

Quel pur travail de fins é clairs consume
Maint diamant d'imperceptible é cume6,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abî me un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une é ternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir7.

Stable tré sor, temple simple à Minerve8

Masse de calme et visible ré serve,

Eau sourcilleuse, Πil9 qui gardes en toi

Tant de sommeil sous un voile de flamme,

О mon silence!.. É difice dans l'â me,

Mais comble d'or aux milles tuiles, Toit'°! (...)

Fermé, sacré, plein d'un feu sans matiè re,
Fragment terrestre offert à la lumiè re,
Ce lieu" me plaî t, dominé de flambeaux,
Composé d'or, de pierres et d'arbres sombres,


Où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres;
La mer fidè le y dort sur mes tombeaux! (...)

Les morts caché s sont bien dans cette terre
Qui les ré chauffe et sè che leur mystè re.
Midi là -haut. Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-mê me12...
Tê te complè te et parfait diadè me,
Je suis en toi le secret changement11.

Tu n'as que moi pour contenir tes craintes!

Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes

Sont le dé faut de ton grand diamant...

Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,

Un peuple vague aux racines des arbres

A pris dé jà ton parti lentement14.

Ils ont fondu dans une absence é paisse,
L'argile rouge a bu la blanche espè ce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs!
Où sont des morts les phrases familiè res,
L'art personnel, les â mes singuliè res15?
La larve file où se formaient des pleurs.

Les cris aigus des filles chatouillé es,

Les yeux, les dents, les paupiè res mouillé es,

Le sein charmant qui joue avec le feu,

Le sang qui brille aux lè vres qui se rendent,

Les derniers dons, les doigts qui les dé fendent,

Tout va sous terre et rentre dans le jeu16! (...)

Non, non!.. Debout! Dans l'è re successive17!
Brisez, mon corps, cette forme pensive!
Buvez, mon sein, la naissance du vent!
Une fraî cheur, de la mer exhalé e,
Me rend mon â me... О puissance salé e!
Courons à l'onde en rejaillir vivant18!

Oui! Grande mer de dé lires doué e,
Peau de panthè re et chiamyde19 troué e
De mille et mille idoles20 du soleil,
Hydre21 absolue22, ivre de ta chair bleue,


Qui te remords l'é tincelante queue21
Dans un tumulte au silence pareil24,

Le vent se lè ve!.. Il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout é blouies!
Rompez, vagues! Rompez d'eaux ré jouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs2''*!

Poé sies.
Примечания:

1. Белые паруса рыбачьих лодок словно бы бродят по морю, как голуби по крыше
2. Море видится с кладбища, которое высится над ним. Имеется в виду кладбище
в Сете, родном городе Валери, расположенном в Лангедоке 3. То есть он делит день
на две равные части. 4. В смысле- упорядочивает, успокаивает, усмиряет S Море.
владение Нептуна и символ божественного покоя. 6. Море сверкает, как бриллиант
которому ювелир придает тысячи граней. — De fins é clairs est le complé ment (de
moyen)
de consume, d'imperceptible é cume est le complé ment (de matiè re) de diamant
7 Время замирает, как море, что мерцает и искрится, и человек, погруженный в мечту.
верит, будто сливается с реальностью. 8. Храм Минервы, богини мудрости (миф
римск.)
9. Нахмуренная вода — имеются в виду волны, подобные морщинам, которые
наводят на мысль об огромном глазе и нахмуренных бровях. 10. См. ci их 1 11. Клад-
бище, его кипарисы, мраморные надгробья, на которых золотом написаны
эпитафии.12. Высшее существо, совершенное и самодос£ аточное. 13. Мыслящее с\-
щество является изменчивым элементом творения. 14 Мертвые возвращаются в вели-
кую Всеобщность. 15. Ср. А. Виньи. 16. Те в круговороте творения. 17. В го время,
когда события следуют друг за другом в отличие от недвижной Вечное! и 18 Физиче-
ская деятельность возвращает вкус к жизни человеку, растворившемуся в созерцании

19. У древних греков плащ из плотной ткани. Излюбленная одежда философов

20. Образов (идол есть образ божества). 21. Мифологическое многоголовое чудовище
На месте каждой отрубленной головы у него вырастало две новых. 22. Само-
достаточная, существующая сама в себе. 23. Змея, кусающая себя за хвост, символи-
зирует совершенный, " абсолютный" цикл-, а также вселенную. 24. Повторяющийся,
однообразный и безграничный, как молчание. 25. Возврат к образу из первого стиха
Фок — треугольный парус, устанавливаемый на передней мачте. Паруса на море по-
хожи на клюющих корм голубей.

Вопросы:

* Quel souffle humain traverse, malgré tout, cette poé sie hautaine et souvent obscure?
Citez quelques vers admirables par leur expressive harmonie.


GUILLAUME APOLLINAIRE (1880-1918)

ce gui reste de son œ uvre est infinie: cinq ou six poè mes, pas plus. Et
pourtant, APOLLINAIRE a ranimé la poé sie franç aise au moment où, dans l'air
raré fié du symbolisme, elle ne risquait rien de moins que l'asphyxie...
Il n'a pas craint de revenir à la romance, voire à la complainte populaire. Il a
quelque peu versé dans la bohè me, donné à l'un de ses recueils le titre peu
acadé mique d'Alcools, s'est frotté au mouvement cubiste et y a puisé le goû t de
dé sinté grer le ré el pour le reconstituer suivant un ordre plus authentique. Bref,
il a é té un grand pré curseur, le novateur qui a ré vé lé à peu prè s tous les
maî tres mots du lyrisme contemporain.

LE PONT MIRABEAU

Sous le pont Mirabeau coule la Seine '

Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours aprè s la peine

Vienne la nuit sonne l'heure

Les jours s'en vont je demeure

Les mains dans les mains restons face à face

Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des é temels regards l'onde si lasse

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

L'amour s'en va comme2 cette eau courante

L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espé rance est violente

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure

Passent les jours et passent les semaines

Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure*.

Alcools (1913).
297


Примечания:

1. Que la nuit vienne, que l'heure sonne, je suis toujours là... 2. Dans cette strophe.
comme a successivement deux sens: 1° ainsi que cette eau; 2° deux vers plus loin, combien
lente est la vie, combien violente l'espé rance.

Вопросы:

* Quelle tonalité le retour du refrain donne-t-il à ce poè me?

PAUL É LUARD (1895-1952)

Le SURRÉ ALISME, qui a pns son essor aprè s la premiè re guerre mondiale1, avait
pour principale ambition d'é tendre les conquê tes de la poé sie jusqu'à
l'exploration de l'inconscient. Il a é té essentiellement un mouvement, mieux,
une attitude d'esprit. Le plus expressif de ses poè tes, celui en qui le
dé roulement spontané de l'image se substitue le plus naturellement à la
structure logique de la pensé e, est probablement PAUL É LUARD. On en jugera
par cette petite piè ce de vers, intitulé e Le Jeu de Construction, où la seule
ré compense de la poé sie semble n'ê tre rien d'autre que la poé sie elle-mê me...

LE JEU DE CONSTRUCTION (1926)

L'homme s'enfuit, le cheval tombe,
La porte ne peut pas s'ouvrir,
L'oiseau se tait, creusez sa tombe,
Le silence le fait mourir.

Un papillon sur une branche
Attend patiemment l'hiver,
Son cœ ur est lourd, la branche penche,
La branche se plie comme un ver.

Pourquoi pleurer la fleur sé ché e
Et pourquoi pleurer les lilas?
Pourquoi pleurer la rosé d'ambre?
Pourquoi pleurer la pensé e tendre?
Pourquoi chercher la fleur caché e

Si l'on n'a pas de ré compense?

— Mais pour ç a, ç a et ç a*.

Capitale de la Douleur.


Примечания:

1. " Первый сюрреалистический манифест" Андре Бретона появился в 1924 г. В нем
автор дает такое определение нового направления: " Чистый психический автоматизм,
посредством которого предлагается выражать (...) подлинное функционирование мыс-
ли. Продиктованное мыслью при полном отсутствии контроля со стороны разума и
вне всяких эстетических устремлений"

Вопросы:

* Quel est le sens de ce dernier vers, qui est une ré plique à la question «Pourquoi
pleurer?». Eclairez-le a l'aide de l'avant-dernier vers.

ARAGON (né en 1898)

ARAGON n'eû t 'peut-ê tre, é té qu'un surré aliste parmi tant d'autres, brillamment
doué sans doute, mais incapable de -produire une oeuvre, au sens pré cis du
terme, si l'é vé nement
c'est-à -dire la guerre et l'occupationn'avait soudain
fé condé son inspiration. Alors, une foi neuve le souleva et lui dicta des piè ces
patriotiques, où la force de l'é loquence le dispute à la richesse des images.

JE VOUS SALUE MA FRANCE...

Je vous salue ma France arraché e aux fantô mes1
О rendue à la paix Vaisseau sauvé des eaux
Pays qui chante Orlé ans Beaugency Vendô me2
Cloches clochers sonnez l'angé lus des oiseaux.

Je vous salue ma France aux yeux de tourterelle
Jamais trop mon tourment mon amour jamais trop
Ma France mon ancienne et nouvelle querelle
Sol semé de hé ros ciel plein de passereaux.

Je vous salue ma France où les vents se calmè rent
Ma France de toujours que la gé ographie
Ouvre comme une paume5 aux souffles de la mer*
Pour que l'oiseau du large6 y vienne et se confie.

Je vous salue ma France où l'oiseau de passage
De Lille à Roncevaux de Brest au Mont Cenis7
Pour la premiè re fois a fait l'apprentissage
De ce qu'il peut coû ter d'abandonner un nid8.


Patrie é galement à 9 la colombe ou l'aigle
De l'audace et du chant doublement habité e
Je vous salue ma France où les blé s et les seigles
Mû rissent au soleil de la diversité **.

Je vous salue ma France où le peuple est habile
A ces travaux qui font les jours é merveillé s10
Et que l'on vient de loin saluer dans sa ville
Paris" mon cœ ur trois ans vainement fusillé 12

Heureuse et forte enfin qui portez pour é charpe
Cet arc-en-ciel té moin qu'il ne tonnera11 plus
Liberté dont fré mit le silence des harpes14
Ma France d'au-delà le dé luge15 Salut***.

Le Musé e Gré vin (1943).
Примечания:

1. Т.е. вырванная из мрака ночи и смерти, в который ее погрузила война. 2. Города
на Луаре (т.е. на " самой" французской земле). Известный канон поется на слова-
«Orlé ans, Beaugency, Notre-Dame de Clé ry, Vendô me, Vendô me...» 3. " Ангелус'' — мо-
литва, обращенная к Пресвятой Деве. Отсюда и название стихотворения, вероятно,
навеянное молитвой " Ave Maria". Поэт отождествляет с этой утренней молитвой пе-
ние птиц, которым они встречают приход дня, символизирующий воскрешение Роди-
ны. 4 Вне всякого сомнения: которая меня никогда полностью не устраивает, и по-
этому я всегда буду с ней в споре. 5. Как ладонь. 6. Du large: прилетающая с открыто-
го моря. 7. Т.е. с севера на юг и с востока на запад. 8. Здесь', символ отчизны 9. Aussi
bien pour... que pour...Голубка для поэта является символом доброты, кротости и, оче-
видно, песни, а орел — символом отваги 10. Qui donnent aux jours (à la vie) un aspect
merveilleux 11. Здесь имеет место резкий перенос (анжамбаман) слова Париж в сле-
дующую строку 12. Стихотворение написано в 1943 г., когда оккупация продолжалась
уже три года, поэтому поэт пишет, что его сердце трижды расстреляно 13 В фигу-
ральном смысле- свидетельница того, что гроза (война) закончилась В Библии радуга
была свидетельством об окончании всемирного потопа 14. Свобода, чье дыхание
заставляет дрожать дотоле молчавшие струны арф. 15 Франция до потопа (т.е. до
войны),.из которого она появляется вновь.






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