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ГРАММАТИКА____. Место личных местоимений (окончание)






Место личных местоимений (окончание)

Предложение, содержащее [два ] местоимения-дополнения
(Phrase à [deux] pronoms complé ments)

(A) Утвердительное предложение:

Voici un livre: Tu me le donneras. — Je le lui rendrai.

Voici des livres: Vous nous les donnerez. — Nous les leur rendrons.

 

косвенное дополнение прямое дополнение  
me te le lui
подлежащее se la leur глагол
nous vous les  
se прямое дополнение косвенное дополнение
       

Местоимения из первой колонки ставятся перед местоимениями из
второй колонки, а местоимения из второй - перед местоимениями из
третьей. *

Y и EN всегда стоят непосредственно перед глаголом: Je lui en donne.
Je l'y invite.

(Б) Отрицательное предложение: оба местоимения стоят в том же
порядке между двумя элементами отрицания ne... pas. Эти элементы
обрамляют группу: " личные местоимения + глагол (в простой форме
или вспомогательный глагол в сложной форме)":

Tu [nel me le donneras [pas]. Tu [ne] me l'as [ pas] donné.

В отрицательной форме повелительного наклонения соблюдается то же
правило:

[Nel me le rends [pas]. [Nel m'en donne [pas].

(В) Вопросительное предложение: Оба местоимения-дополнения
в том же порядке стоят перед глаголом, а местоимение-подлежащее —
{ после] глагола:

Me le donneras-tu? M'en donnes-tu?


(Г) Утвердительная форма повелительного наклонения: Оба место
имения стоят [после] глагола в таком порядке: (1) прямое дополнении
(2) косвенное дополнение.

Обратите внимание на формы местоимений-дополнений1 (см урок 29, Hj

Donne-le-moi — Donne-le-lui.

Местоимения у и en ставятся после личных местоимений: Donne-m'en.

* Местоимения можно употреблять, исходя из порядкового номера
лица (1, 2, 3 лицо): Се livre, je me /'attribue; je te le donne; tu me le donnes.

Если оба местоимения 3-го лица, то они занимают следующее положе
ние: 1. Прямое дополнение; 2. Косвенное дополнение: je le lui donne.

SPECTACLES ET DISTRACTIONS

«J'ai é té autorisé e par le mé decin à faire demain ma premiè re sortie.

dit Mme Vincent à son mari. Il ne reviendra plus; voici la note

d'honoraires (m.) du chirurgien; tu la lui ré gleras le plus tô t

possible'... Enfin, je suis contente d'ê tre maintenant bien portante.

Ne t'es-tu pas trop ennuyé e pendant ta convalescence (f.)? — Non,

grâ ce à mon phono, à mes disques (m.) et surtout à mon poste de

té lé vision (f.); tu as bien fait de me /'offrir pour mes é trennes. Il marche

parfaitement; les images sont trè s nettes, le son est excellent, et les

é missions sont inté ressantes... D'ailleurs, la radio aussi retransmet de

beaux concerts; j'ai entendu hier la Symphonie avec chœ urs (m.) de

Beethoven, puis la Sonate pour piano et violon de Cé sar Franck; elle

é tait admirablement joué e par un violoniste italien: quel virtuose! Ce

concert é tait dirigé par un grand chef d'orchestre franç ais. — Quand tu

auras repris des forces, nous irons au spectacle. Veux-tu consulter les

programmes (m.) de la semaine prochaine? Je te les ai apporté s. —

Lis-moi ceux des thé â tres, veux-tu? — Mardi, l'Opé ra donne le «Prince

Igor» du compositeur russe Borodine, avec les cé lè bres ballets (m.) de

Moscou. — II n'est pas question2 d'aller à l'Opé ra; quand nous avons

assisté, il y a six mois, à la repré sentation de «Faust», tu t'y es endormi'

Que joue-t-on à la Comé die-Franç aise? — Mardi, «Tartuffe» de

Moliè re, mercredi «Britannicus» de Racine. Que pré fè res-tu, la

comé die ou la tragé die? — J'aimerais mieux la comé die. — Bon, Je

vais louer deux fauteuils d'orchestre pour mardi».


Примечания:

1. Attention! Les plus grands possible, les meilleurs possible.
2 И речи быть не может, чтобы.. (об Опере).

УПРАЖНЕНИЯ

I) (а) Укажите род, число и синтаксическую функцию выделенных курсивом
личных местоимений

(б) Перепишите эти предложения, заменяя существительными те
местоимения, которые замещают неодушевленные предметы

II) Проспрягайте во всех лицах в pré sent de l'indicatif: (a) Je me souviens du
Canada — Je m'en souviens, (b) Je me rappelle le Canada. — Je me le rappelle

III) (a) Замените не выделенные курсивом существительные соответствующи-
ми формами местоимений-дополнений, обращая внимание на их синтаксическую
функцию Tu те donnes le livre. — Tu me donnes la bicyclette. — // achè te des
disques — Tu nous prê teias ton phono. — Vous nous montrerez les photos,
(б) Поставьте получившиеся предложения в отрицательную форму,

(в) Поставьте их в вопросительную форму (с инверсией).

(i) Поставьте их (за исключением 3-го предложения) в утвердительную форму
повелительного наклонения.

IV) (а) Замените существительные, не выделенные курсивом, соответствую-
щими формами местоимений-дополнений (обращая внимание на их функцию) Tu
donnes
ie livre à ton frè re.— Tu donnes la bicyclette à ta sœ ur. — Vous montre? la
photo à votre mè re. — Vous montrez les photos à votre mè re. — Vous montrez les
photos à vos parents. Поставьте получившиеся предложения.

(б) в отрицательн> ю форму,

(в) в вопросительную форму (с инверсией).

(г) в утвердительную форму повелительного наклонения

V) (а) Замените не выделенные курсивом существительные местоимениями en
или у: Tu me donnes du travail. — Tu nous pi ê tes des disques. — Tu leur envoies des
fleurs — Tu attaches une fleur à ta boutonniè re — Tu ajoutes de l'eau à ton vin.
(б) Поставьте получившиеся предложения в отрицательную форму,

(в) в вопросительную форму (с инверсией).

(г) в утвердительную форму повелительного наклонения.


ТЕКСТЫ ДЛЯ ЧТЕНИЯ: УРОКИ 24 —30
UNE CUISINIÈ RE FRANÇ AISE

Mme Honorine est la princesse des casseroles, la reine des poê lons,
l'impé ratrice des fourneaux. Sa cuisine est le royaume où, depuis tantô t'
quarante ans, elle exerce une souveraineté despotique.

Ayant reç u les ordres qui lui conviennent, Mme Honorine passe son
bras dans l'anse de son panier noir, se saisit de son parapluie (...) et
ferme derriè re elle à clef la porte de la cuisine pour ê tre sû re que nul n'y
pé né trera en son absence.

D'un pas alerte et sû r, elle se met en route pour faire son marché.
D'un œ il infaillible2, elle discerne la fraî cheur d'un poisson, les qualité s
d'un rô ti, la maturité 3 d'un fruit (...).

Viandes, lé gumes, poissons, etc., sont vite dé ballé s, é pluché s, vidé s
Voilà dé jà les sauces qui se pré parent. Une odeur appé tissante s'é lè ve
au-dessus du fourneau. Grave et inspiré e, elle se penche sur ses
alambics4, goû te un court-bouillon, active le feu ou l'adoucit, ajoute une
pincé e de sel, une goutte de vinaigre, un grain de poivre. Le dî ner sera
prê t.

A l'heure du coucher, elle fait la ronde de sa cuisine, é teint les feux
et va s'assurer que toutes les portes sont fermé es. Ensuite, à pas
é touffé s5 elle gagne sa chambrette sous les toits et s'endort satisfaite de
sa journé e, en rê vant de rô tis fabuleux, de puddings inouï s et de
bassines de confitures dé mesuré es. Elle est heureuse.

André LICHTENBERGER, Portraits d'aï eules
Примечания:

1. Уже скоро = Bientô t. — Au revoir, à tantô t = au revoir, à bientô t, à cet aprè s-
midi.

2. Безошибочным.

3. Les fruits sont mû rs, ils sont arrivé s à maturité

4 Перегонные (дистилляционные) кубы, иногда (физ) реторты алхимика
Онорина сравнивается здесь с химиком в лаборатории.

5. La voix est é touffé e quand on parle tout bas Les pas sont é touffé s, si on marche
avec pré caution, pour ne faire aucun bruit.


JEUX AVEC LA MORT

« — Vous m'entendez? Est-ce que vous m'entendez? Je ne contrô le
plus l'avion!»

Le Mystè re IV] passait du piqué 2 au cabré 3, puis au piqué... Au sol,
penché s sur le poste d'é coute, le chef-pilote Raymond Guillaume et les
mé caniciens attendaient.

Ils n'entendirent plus rien, la voix s'é tait tue. Dans l'avion, Jacqueline
Auriol4 venait de s'é vanouir. Les mouvements dé sordonné s de l'appareil,
exé cuté s à une vitesse maxima, l'avaient assommé e.

Le silence dura des siè cles. Et, au poste d'é coute, le silence é tait
synonyme de mort.

C'é tait le 12 octobre, un jour comme les autres, un jour comme les
cinq autres de la semaine où le pilote Jacqueline Auriol travaille en
plein ciel, au Centre d'Essais de Bré tigny. Elle é tait passé e à la mé té o,
elle avait consulté le cahier d'ordres en vol, elle s'é tait «incrusté e» sur
son siè ge, face aux multiples cadrans du tableau de bord de l'avion
à ré action, et elle avait fusé 5 dans les airs.

Puis «la chose» é tait arrivé e:

«— Je ne contrô le plus l'avion!»

Avant de perdre tout à fait connaissance, la jeune femme avait tenté
un geste sur sa gauche, vers une manette de secours.

Lorsqu'elle revint à elle, l'avion ne piquait plus, ne se cabrait plus: il
s'é tait mis en vrille6. Il tombait comme une masse en virant sur sa gauche.

Alors Jacqueline Auriol parla de nouveau dans le micro accroché
à son masque:

«— Je suis en vrille, j'appuie sur ma gauche. Je crois que cette fois,
ç a y est. Adieu!»

A terre, pilotes et mé caniciens retenaient leur souffle. Que pouvait-
elle contre l'avion? Rien. Que pouvaient-ils pour elle? Rien.

Elle parla de nouveau. Sa voix é tait calme.

«— L'avion n'est plus en vrille. II se redresse. Je suis à cent mè tres
du sol. Je ne passerai pas».

Elle passa. A vingt, vingt-cinq mè tres du sol. Un miracle. Son atter-
rissage fut impeccable Sautant de l'avion, elle souriait. Pas morte. Son
avion n'avait pas é claté. Seules les ailes é taient froissé es. Jacqueline
Auriol criait que la vie é tait belle, que le paysage é tait magnifique. Elle
embrassa tout le monde...


Ses jambes n'avaient pas tremblé, elle n'avait mê me pas eu le temps
d'avoir peur.

En 1947 sur avion Mustang, Jacqueline Cochrane donnait à l'Amé rique
le record du monde fé minin de vitesse avec 765 km-h7. En 1951, sur un
Mistral, Jacqueline Auriol le lui ravissait avec 818 km-h. Elle pilotait
un avion à ré action depuis quelques mois. En 1952, elle amé liorait
encore son record et le portait à 855 km-h. Mais, en 1953, l'Amé ricaine
pulvé risait cette moyenne sur un Sabre en passant 1.050 km-h.

Enfin au mois de mai 1955, les autorité s dé cidaient que ce genre de
duel avait assez duré et qu'à partir du 1-er juillet, les records fé minins
ne seraient plus homologué s.

Lorsque cette dé cision lui fut signifié e, Jacqueline Auriol bondit:
il ne lui restait plus qu'un mois pour trouver un avion assez puissant
et battre le record une fois pour toutes. Quand elle eut obtenu
l'avion, la mé té o demeura obstiné ment mauvaise. Les jours
passaient. La jeune femme pié tinait à Marignane8. D'Amé rique, elle
reç ut un té lé gramme: «Venez vous reposer dans mon ranch, du 20
au 30 juin». Il é tait signé: Jacqueline Cochrane. Elle ré pondit:
«J'accepte du 2 au 12 juillet». Puis elle continua d'attendre que le
mistral se calme.

Le 30 juin arriva. C'é tait le dernier jour. Contre vent et maré e9, sur
Mystè re, Jacqueline Auriol battit le record à 1.085 km-h. Elle s'inscrivh
dans l'histoire de France comme la femme la plus rapidedu monde10.
Elle avait gagné la partie, à force de volonté, d'obstination, de courage
et d'enthousiasme.

Michè le PERREIN, Elle

Примечания:

1. Название французского реактивного самолета.

2. Пике, пикирование.

3. Кабрирование —подъем по вертикали.

4. Знаменитая французская летчица, невестка Венсана Ориоля (1884 - 1966).
президента Франции в 1947 — 1954 гг.

5. Взлетела вертикально, как ракета.

6. Вошел в штопор.

7. 765 kilomè tres à l'heure.

8. Авиационный центр на юге Франции.

9. Вопреки всем трудностям.

10. Впоследствии Жаклин Кокран возвратила себе этот титул.


L'ATTENTE

(A Buenos Aires, la femme de l'aviateur Fabien, qui pilote un
appareil de ligne, té lé phone à l'aé rodrome; elle veut savoir des
nouvelles.)
>

La femme de Fabien té lé phona (...). «Fabien a-t-il atterri?»
Le secré taire qui l'é couta se troubla' un peu: «Qui parle?

—Simone Fabien.

—Ah! une minute...»

Le secré taire, n'osant rien dire, passa l'é couteur au chef de bureau:
«Qui est là?

—Simone Fabien.

—Ah!... Que dé sirez-vous, Madame?

—Mon mari a-t-il atterri?»

Il y eut un silence qui dut paraî tre inexplicable, puis on ré pondit
simplement: «Non.

—Il a du retard?

—Oui...»

Il y eut un nouveau silence. «Oui... du retard.

— Ah!...»

C'é tait un «Ah!» de chair blessé e. Un retard, ce n'est rien... ce n'est
rien... mais quand il se prolonge...«Ah!... Et à quelle heure sera-t-il ici?

— A quelle heure il sera ici? Non... nous ne savons pas».

Elle se heurtait maintenant à un mur2. Elle n'obtenait que l'é cho
mê me de ses questions.

«Je vous en prie, ré pondez-moi! Où se trouve-t-il?...

—Où il se trouve? Attendez...»

Cette inertie lui faisait mal. Il se passait quelque chose, là, derriè re
ce mur.

On se dé cida: «II a dé collé de Commodoro à dix-neuf heures trente.

—Et depuis?

—Depuis... Trè s retardé... trè s retardé par le mauvais temps...

—Ah! le mauvais temps...»

(...) La jeune femme se rappela soudain qu'il fallait deux heures à
peine pour se rendre de Commodoro à Treiew. «Et il vole depuis six
heures vers Treiew! Mais il vous envoie des messages! Mais que dit-il?...

— Ce qu'il nous dit? Naturellement, par un temps pareil... vous
comprenez bien... ses messages ne s'entendent pas.


— Un temps pareil!

— Alors, c'est convenu, Madame, nous vous té lé phonons3 dè s qUe
nous savons3 quelque chose.

—Ah! vous ne savez rien...

—Au 'revoir, Madame...

—Non! non! Je veux parler au Directeur!

—M. le Directeur est trè s occupé, Madame, il est en confé rence...»

SAINT-EXUPÉ RY, Vol de Nuit
Примечания:

1. Le secré taire est embarrassé, il ne sait pas ce qu'il doit ré pondre: il se trouble, il
est troublé.
— L'enfant qui fait un mensonge devient tout rouge, il se trouble.

2. Un mur est un obstacle qu'on ne peut franchir; au sens figuré on se heurte à un
mur quand on rencontre une difficulté infranchissable.

3. Pré sent employé pour le futur proche.

LE DONNEUR DE SANG

Aujourd'hui les donneurs de sang sont reç us dans les dispensaires
spé ciaux et la transfusion dans le corps du malade s'opè re au moyen de
flacons.

«Il me semble, docteur, que vous avez parlé de transfusion?

— Oui! Eh bien?

—Il s'agit d'une transfusion de sang?

— Bien sû r.

— Je peux donner le mien».

Le docteur se tourna tout à fait et regarda Chavegrand en face. Il
enveloppa son interlocuteur1 d'un coup d'œ il sé vè re et poursuivit:

«Vous n'ê tes pas bien robuste pour gaspiller votre sang. Et puis, je
n'ai pas votre analyse2.

...Donnez-moi votre doigt. Rien qu'une goutte, pour commencer. Un
peu de patience... Mais... Mais ç a va. Vous ê tes, sans le savoir, un
donneur universel3. Enlevez votre blouse, monsieur Chavegrand.
J'accepte le sang. Allons, vous autres, la seconde table. Et l'appareil de
Tzank. La boî te est prê te, comme toujours. Bien. Les tubes de
caoutchouc. De l'iode. Une petite table, pour moi, entre le donneur et le
receveur. Un tabouret pour moi. Bachir5, trouves-tu facilement les
veines?»


On a fermé les portes de la salle. Deux ou trois infirmiers
'empressent. Simon Chavegrand vient de s'é tendre sur une table. On le
couvre d'un drap, on lui fixe les jambes avec une sangle et, de la tê te, il
fait signe que c'est suffisamment serré. On a dé nudé son bras jusqu'à
l'é paule. Un bras maigre, sur lequel on fait, avec le lien, saillir des nœ uds
je veines.'Le docteur vient prè s de Simon et lui caresse la joue avec le dos
Je! a main, d'un air distrait. Puis il enfile des gants propres et s'assied à sa
petite table. Simon sent une piqû re au bras. Peu de chose.

Le docteur grogne: «Vous n'aurez pas à souffrir davantage. Vous le
voyez: ce n'est pas le martyre. Simple comme bonjour».

Simon ne ré pond rien. Il é tait prê t à souffrir davantage. L'appareil est
en place. Le docteur commence trè s doucement à manœ uvrer la
seringue qui s'emplit de liqueur pourpre6.

De l'autre cô té du docteur, Hassine dort. On l'a recouvert d'un drap
qui se soulè ve faiblement avec la respiration. Son bras droit est là, prè s
du bras gauche de Simon.

Une sensation de vide presque dé licieuse gagne de proche en proche la
personne de Simon. Il sait qu'il est attaché sur la table; pourtant, il a peur
de tomber. Il n'ose pas dire qu'il va tomber. Simon est là, lié sur une
table. Dure, trè s dure, la table. Depuis combien de temps? Où est
Simon? Que fait Simon? Quel est donc cet homme que l'on appelle
Simon? Des images troubles et bousculé es traversent la pensé e de
Simon. Il perç oit une voix lointaine qui dit, à travers le brouillard:
«Quatre cents centimè tres cubes, c'est peut-ê tre assez?» Et Simon
entend une autre voix qui dit avec ivresse: «Prenez, prenez encore,
docteur!» C'est la voix de Simon? Ou de qui, mon Dieu, de qui?

Soudain, une petite secousse7 au bras. Comme une piqû re, encore.
Le docteur dit: «Ç a va bien. Une compresse et une bande».

Simon ouvre lourdement les yeux. Il dit, d'une voix qu'il ne reconnaî t
pas lui-mê me:

«C'est fini? Alors, je peux m'en aller?»

Une autre voix souffle à l'oreille de Simon:

«Mais non! Vous n'ê tes pas si costaud8, mon bon. Vous ne partirez
que ce soir ou demain matin. On est en train de vous pré parer un lit et
on va vous donner à boire.

— C'est ç a. Oui. Merci. J'ai soif».

G. DUHAMEL, Tel qu'en lui-mê me.


Примечания:

1.— Собеседника.

2. Вашего анализа крови.

3. Чья кровь совместима со всеми группами крови. Il y a peu de remè des
universels = qui conviennent à toutes les maladies.

4. Аппарат для переливания крови.

5. L'aide (m.) du docteur.

6. Пурпурной жидкостью, т.е. кровью.

7. Il sent une secousse, il est secoué.

8. Крепкий, крепкого здоровья (разг., просторечн.).

UNE CONSULTATION CHEZ UN MÉ DECIN

DE CAMPAGNE

Knock. — Ah! voici les consultants1 (...) C'est vous qui ê tes la
premiè re, madame? (Il fait entrer la dame en noir et referme la porte.)
Vous ê tes bien du canton?

La Dame en noir. — Je suis de la commune.

Knock. — De Saint-Maurice mê me?

La Dame. — J'habite la grande ferme qui est sur la route de Luchè re. -

Knock. — Elle vous appartient?

La Dame. — Oui, à mon mari, et à moi.

Knock. — Si vous l'exploitez2 vous-mê me, vous devez avoir
beaucoup de travail?

La Dame. — Pensez! monsieur, dix-huit vaches, deux bœ ufs, deux
taureaux, la jument et le poulain, six chè vres, une bonne douzaine de
cochons, sans compter la basse-cour.

Knock. — Diable! Vous n'avez pas de domestiques?

La Dame. — Dame si. Trois valets, une servante et les journaliers
dans la belle saison.

Knock. — Je vous plains. Il ne doit guè re vous rester de temps pour
vous soigner.

La Dame. — Oh! non.

Knock. — Et pourtant vous souffrez.

La Dame. — Ce n'est pas le mot. J'ai plutô t de la fatigue.

Knock. — Oui, vous appelez ç a de la fatigue (II s'approche d'elle.)
Tirez la langue. Vous ne devez pas avoir beaucoup d'appé tit.

La Dame. — Non.


Knock. — Vous ê tes constipé e.

La Dame. — Oui, assez.

Knock (il l'ausculte). — Baissez la tê te. Respirez. Toussez. Vous
n'ê tes jamais tombé e d'une é chelle, é tant petite4?

La Dame. — Je ne me souviens pas.

Knock (il lui palpe et lui percute le dos, lui presse brusquement les
reins).
— Vous n'avez jamais mal ici, le soir, en vous couchant? Une
espè ce de courbature?

La Dame. — Oui, des fois.

Knock (il continue de l'ausculter). -— Essayez de vous rappeler. Ç a
devait ê tre une grande é chelle.

La Dame. — Ç a se peut bien.

Knock (trè s affirmatif). — C'é tait une é chelle d'environ trois mè tres
cinquante, posé e contre un mur. Vous ê tes tombé e à la renverse. C'est la
fesse gauche, heureusement, qui a porté 5.

La Dame. — Ah! oui!

Knock. — Vous aviez dé jà consulté le docteur Parpalaid6?

La Dame. — Non, jamais.

Knock. — Pourquoi?

La Dame. — II ne donnait pas de consultations gratuites.

Un silence.

Knock (il la fait asseoir). — Vous vous rendez compte de votre é tat?

La Dame. — Non.

Knock (il s'assied en face d'elle). —Tant mieux. Vous avez envie de
gué rir, ou vous n'avez pas envie?

La Dame. — J'ai envie.

Knock. — J'aime mieux vous pré venir tout de suite que ce sera trè s
long et trè s coû teux.

La Dame. — Ah! Mon Dieu! Et pourquoi ç a?

Knock. — Parce qu'on ne gué rit pas en cinq minutes un mal qu'on
traî ne depuis quarante ans!

La Dame. — Depuis quarante ans?

Knock. — Oui, depuis que vous ê tes tombé e de votre é chelle.

La Dame. — Et combien est-ce que ç a me coû terait?

Knock. — Qu'est-ce que valent les veaux, actuellement?

La Dame. — Ç a dé pend des marché s et de la grosseur. Mais on ne
peut guè re en avoir de propres7 à moins de quatre ou cinq cents francs8.

• 129


Knock. — Et les cochons gras?
La Dame. — Il y en a qui font9 plus de mille.
Knock. — Eh bien! ç a vous coû tera à peu prè s deux cochons et deux
veaux.

J. ROMAINS, Knock.
Примечания:

1 Les malades qui vont consulter le mé decin sont des consultants, le mé decin leui
donne une consultation

2 Une ferme est une exploitation agricole, une mine de charbon est une
exploitation industrielle.

3 = Bien sû r, expression surtout provinciale, qui donne plus de force à une
affirmation

4 Quand vous é tiez petite.

5 Приняла удар

 

6. Предшественник доктора Кнока.

7. = Convenables.

 

8 La piè ce date de 1923

9 = qui coû tent (langage familier).


УРОК 31






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